Lutte contre l’infection
Mode de suture
Comme dans tous les cas de plaie souillée, la suture sera évitée le plus souvent
possible. Dans le cas de plaies de grande taille, la suture devra être lâche afi n
de ne pas emprisonner les germes. Il ne faudra pas hésiter à se contenter de
simplement mettre des fi ls en place pour permettre une suture dans un second
temps.
Les plaies souillées du visage posent en plus un problème d’esthétique. Les
plaies du visage les plus petites devront être laissées à la cicatrisation dirigée
(d’autant plus qu’elles sont ponctiformes) ; les plaies plus étendues nécessiteront
un avis spécialisé.
Lutte contre la surinfection
Il s’agit en général d’infections à staphylocoque. Il faut différencier deux cas :
– soit la plaie est propre : alors aucune antibiothérapie n’est nécessaire a
priori. Le lavage, le parage et la désinfection de la plaie sont suffi sants ;
– soit la plaie est septique mais non contaminée. Exemple : plaie vue tardivement
(après un délai de 6 heures).
On appliquera les mesures habituelles de lavage et parage, une antibiothérapie
orale sera mise en place pour une durée de 5 à 7 jours, à visée anti-staphylococcique.
Exemple : une pénicilline en l’absence d’allergie connue.
Rappel : la fermeture sera lâche, différée voire évitée sauf au niveau du visage.
Lutte contre la contamination
Plusieurs cas sont à prendre en considération :
– la contamination tellurique ;
– la contamination animale ;
– la contamination par produits humains (HIV, hépatite B et C).
Contamination tellurique
Elle concerne les plaies souillées de terre, plus ou moins mêlées de déjections
animales et est essentiellement le fait des Clostridium. Ce sont des infections à
germes anaérobies. En plus des mesures de lavage, parage et décontamination
de la plaie, une antibiothérapie anti-anaérobie devra être débutée.
Rappel : éviter de suturer la plaie (si possible), sinon, suture très lâche ou
simple rapprochement.
Dans le cas du tétanos, il s’agit également d’une infection anaérobie
(Clostridium tetani) contractée après blessure par un objet souillé (outils, épines
de rosiers...). La recherche du statut sérologique du patient doit être systématique.
Il faut poser la question (êtes-vous vacciné ?) et en vérifi er la véracité si
possible.
Trois cas sont individualisables quand la vaccination antérieure est
complète :
– moins de 5 ans : pas de prévention particulière ;
– 5 à 10 ans : vaccin uniquement si la plaie est grave et/ou souillée ;
– plus de 10 ans : vaccin seul dans les plaies simples, associé au sérum dans les
plaies graves et/ou souillées ;
vaccination antérieure incomplète : vaccin dans les plaies simples, associé au
sérum dans les plaies graves ;
pas de vaccination antérieure : vaccin et sérum dans tous les cas.
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