mardi 23 juillet 2013

Choix des sutures…

Choix des sutures



Trois types d’aiguilles
Quand les tissus sont fi ns ou au niveau d’une articulation l’aiguille doit être
circulaire de deux doigts de diamètre ; dans les tissus plus épais elle peut être
droite, le corps est triangulaire pour couper et la longueur est de trois doigts.
Les aiguilles semi-circulaires sont indiquées pour les organes vitaux, les testicules,
et les viscères abdominaux. Ces trois types d’aiguilles que nous avons
décrits doivent être aigus et bien construites. Leurs corps doivent être circulaires
comme le sommet de la tige de la fl eur de malti.
La distance correcte pour suturer
Les sutures doivent être placées ni trop près ni trop loin des berges de la plaie,
car si elles sont faites à distance (des berges) elles deviennent douloureuses, et si
elles sont suturées trop près elles peuvent couper les berges de la plaie. »
À travers l’enseignement des médecins indiens transparaît la connaissance
des différents tissus humains et des phénomènes de cicatrisation. Mais aussi
un savoir technologique certain, comme en témoignent les sept types de fi ls
différents et les trois types d’aiguilles à utiliser selon les tissus ! Ainsi, suture et
ligature dans la chirurgie orientale sont parfaitement décrites, on trouve même
l’utilisation de tête de fourmis pour raccorder les intestins après une résection
segmentaire (9) :
« Traitement d’une plaie traumatique récente
… 56-58/ 1 Suture et réintégration d’intestin en dehors de la cavité abdominale
Si les intestins sont en dehors et non perforés ils doivent être replacés à
leur place d’origine proprement. Toutefois, (si l’intestin est rompu) il doit être
suturé par des morsures de têtes de fourmis, selon certains (chirurgiens


Époque gréco-romaine
Mythologie
On trouve dans différentes civilisations une accaparation du traitement des
plaies par la mythologie. L’idée que par la vertu des paroles magiques on puisse
arrêter le sang est l’une des anciennes croyances égyptiennes, elle se trouve
intacte dans l’épopée homérique (10) :
« Ulysse le premier bondit en élevant dans sa robuste main, le long bois de la
lance dont il compte l’abattre. La bête le devance et le boute à la cuisse et, fi lant
de côté, emporte à sa défense tout un morceau de chair, sans avoir entamé cependant
jusqu’à l’os. (...) Aussitôt pour soigner cet Ulysse divin, les fi ls d’Autolycos se
mettent à l’ouvrage : ils bandent avec art la jambe du héros, arrêtent le sang noir
par le moyen d’un charme, puis hâtent le retour au manoir paternel. »
Un autre mythe romain s’est perpétué à travers le pouvoir octroyé au noeud
d’Hercule, l’origine de cette croyance est citée par Pline l’Ancien dans son
XXVIIIe livre composant l’Histoire naturelle (11) : « Il est étonnant combien les


blessures guérissent plus promptement lorsqu’on lie le pansement avec le noeud
d’Hercule. »
Dans ses commentaires, Zehnacker (12) écrivait : « C’était sans doute un
noeud compliqué, à valeur religieuse ou magique. Macrobe (Saturnales, I 19,15)
dit qu’il tenait attaché les serpents du caducée de Mercure. »
Dujardin, dans son histoire de la médecine écrite au XVIIe siècle, a développé
l’idée de l’importance du traitement des plaies à travers une métaphore
(13) : « Tous les Mythologues, anciens et modernes, nous autorisent encore à
croire, avec Plutarque, qu’Adonis n’est autre que Bacchus et Osiris. On raconte
qu’Adonis fut blessé à l’aine par un sanglier dans les forêts du Mont Liban où
il chassoit, et que la blessure fut pansée par Cocite, disciple de Chiron. Or ce
Cocite n’est apparemment que le fl euve du même nom, personnifi é par l’enthousiasme
poétique dont l’eau servoit simplement à laver la plaie. »

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