Différenciation masculine
3.1. Gonades
La diff érenciation histologique du testicule, vi-sible dès la 7e semaine, se fait par la transformation des cordons sexuels primaires en cordons
séminipares. La zone médullaire devient prépondérante,
perd ses connexions avec l’épithélium
germinatif et s’entoure de l’albuginée (2, 5).
Au niveau du hile se développe le rete testis qui
provient à la fois des cordons séminipares et
d’une contribution mésonéphrotique. Les tubes
séminipares, composés à la fois de prospermatogonies
et de cellules sustentaculaires (de Sertoli)
sont séparés par du mésenchyme contenant les
cellules interstitielles (de Leydig). La synthèse
d’hormones par les gonades diff érenciées va alors
enclencher la diff érenciation canalaire spécifi que
de chaque sexe (fi g. 5).
3.2. Évolution mésonéphrotique
Le mésonéphros commence à régresser pendant
la 7e SD. Chez le foetus masculin, ses canalicules
ainsi que le canal de Wolff passent entièrement
au service du testicule dont la diff érenciation a
commencé. C’est la sécrétion androgénique des
cellules de Leydig qui maintient les canaux de
Wolff et induit leur réaff ectation testiculaire :
alors que le mésonéphros a disparu, une partie de
son système collecteur devient les tubes efférents
et communique avec les tubes séminifères dans le
rete testis. Le canal mésonéphrotique se différencie
en épididyme et canal déférent, et ne transportera
plus que les gamètes (2). Dans sa portion
terminale ce canal donne lieu aux vésicules séminales
et aux canaux éjaculateurs. La prostate,
qui provient d’un bourgeonnement endoluminal
de l’urètre dans le mésenchyme adjacent, appaet communique avec les tubes séminifères dans le
rete testis. Le canal mésonéphrotique se diff érencie
en épididyme et canal déférent, et ne transportera
plus que les gamètes (2). Dans sa portion
terminale ce canal donne lieu aux vésicules séminales
et aux canaux éjaculateurs. La prostate,
qui provient d’un bourgeonnement endoluminal
de l’urètre dans le mésenchyme adjacent, appa-
raît à la fi n du 1er trimestre, et sa diff érenciation
semble procéder d’interactions inductrices entre
les canaux de Wolff et le mésenchyme d’origine
müllérienne (fi g. 6).
3.3. Évolution paramésonéphrotique
Parallèlement au maintien des structures wolffi
ennes, la sécrétion testiculaire provoque la « disparition
» de l’appareil müllerien. L’hormone antimüllérienne
(AMH) transforme l’épithélium des
canaux en mésenchyme et les fait « régresser »,
ne laissant persister que quelques vestiges cavitaires
ou kystiques (l’hydatide sessile au pôle
supérieur du testicule et l’utricule prostatique,
proche du col vésical). Cette « régression », qui
commence avant même la fi n de la croissance
canalaire, se fait par une vague d’apoptose et surtout
de conversion épithélio-mésenchymateuse
dans le sens crânio-caudal (13). Ainsi, les canaux
de Müller à peine établis sont-ils « transformés »
en cloison uro-rectale où l’on reconnaîtra entre
autres l’aponévrose de Denonvilliers. Seule la
lumière de leur portion toute terminale persiste
dans l’utricule prostatique.
3.4. Progression de l’urètre
et du tubercule génital
Les organes génitaux externes dérivent du tubercule
génital, accompagné de surélévations latérales,
les bourrelets génitaux, et plus médialement
des replis « urétraux » autour de l’infundibulum
génital. La signifi cation de ces replis est liée au
devenir de la membrane cloacale. On a longtemps
pensé (et de nombreux auteurs s’appuient
encore sur ces anciennes conceptions) que la
membrane cloacale se divisait en une zone anale
dorsale et une zone urogénitale ventrale, par la
fusion du septum uro-rectal en son sein (14-16).
La portion ventrale donnerait lieu à un orifi ce
urogénital primitif, qui chez le garçon se prolongerait
par une gouttière à la face inférieure du
tubercule génital. Les replis urétraux en fusionnant
par-dessus cette gouttière formeraient l’urètre
masculin. Des études plus récentes ont permis
d’abandonner cette notion, en prouvant que la
membrane cloacale n’a qu’une destinée digestive,
et que la formation de l’urètre masculin se fait
dans la profondeur du tubercule génital (fi g. 7),
l’ouverture de son méat vers 9 SD correspondant
à un orifi ce d’emblée apical (17).
Les replis « urétraux » limitent entre eux l’infundibulum
génital. La fusion de ces replis donne
naissance au fourreau cutanéo-préputial. Le
corps spongieux de l’urètre accompagne la progression
ventrale canalaire sur le versant caudal
chez le garçon. Les bourrelets génitaux deviennent
le scrotum (18, 19). Chez le garçon normalement
virilisé, l’infundibulum se résout dans le
raphé scrotal en continuité avec le fourreau de
la verge. Cette diff érenciation est active, liée aux
mécanismes hormonaux (3, 20). Si ces mécanismes
sont défi cients, la masculinisation foetale est
incomplète, rendant compte des aspects ambigus
des pseudohermaphrodismes masculins : l’urètre
s’ouvre à l’infundibulum et une cavité « vaginale »
se développe à partir de l’utricule en l’absence
d’action répressive des androgènes (fi g. 8).
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