vendredi 26 décembre 2014

Les effets secondaires du vaccin contre l’hépatite B



Les effets secondaires
du vaccin contre l’hépatite B


Marc Girard est docteur en médecine, conseil en pharmacovigilance et pharmaco-épidémiologie, expert près la cour d’appel de Versailles. C’est lui qui connaît le mieux le “scandale du vaccin contre l’hépatite B”, car il a travaillé des centaines d’heures sur ces dossiers plus ou moins secrets auxquels il a eu accès.

Vous êtes l’un des rares experts à avoir vu l’intégralité des documents concernant les effets secondaires du vaccin antihépatite B. Sans rompre le secret de l’instruction, pouvez-vous nous dire s’il est vrai que cette vaccination aurait généré la plus grande série d’effets indésirables recueillis par la pharmacovigilance depuis sa naissance en 1974 ?
Je n’ai peut-être pas vu “l’intégralité” des documents, mais j’ai passé des milliers d’heures sur ce dossier et je pense sincèrement être la personne au monde qui a le plus travaillé sur cette question. Cette apparente forfanterie se justifie d’une bien évocatrice façon : à chaque fois que, dans la littérature internationale, je lis un article sur le sujet, je n’apprends rien alors que me saute immédiatement aux yeux ce qui a échappé aux auteurs de l’article. A l’inverse, je viens de passer un week-end à écrire un article pour une revue internationale, lequel a suscité chez les éditeurs qui l’ont immédiatement accepté le projet d’écrire un éditorial d’accompagnement soulignant l’intérêt de mes observations.

Le propos concernant “l’une des plus grandes séries” est textuellement tiré du rapport Dartigues (février 2002) et apparaît compatible avec plus de vingt ans d’expérience en pharmacovigilance. Ce simple constat arithmétique est hautement préoccupant pour un traitement à visée simplement préventive.

Que pensez-vous des dizaines de rapports d’expertise dont les rédacteurs ne déclarent pas leurs liens d’intérêt avec les laboratoires et de la conséquence de ces liens sur leurs conclusions ?
A l’heure où je parle, il est documenté qu’un membre du conseil scientifique de l’Afssaps a accepté de nombreuses missions judiciaires (dans lesquelles la responsabilité du vaccin n’est guère envisagée) sans révéler qu’il avait des liens professionnels avec l’assureur d’un des fabricants, c’est-à-dire l’instance qui succomberait effectivement s’il était fait droit aux demandes des victimes. En parallèle, il est non moins patent qu’aucun des 200 experts désignés au civil dans des espèces gouvernées par le principe sacré du contradictoire n’a eu l’idée d’informer les juges qu’aux termes mêmes de la réglementation en vigueur les rapports de l’Afssaps (qui sont cités dans toutes les expertises comme preuve de l’innocuité du vaccin) ont été rédigés “en commun” avec les fabricants – pourtant partie dans chaque procès. Enfin, alors que je n’ai jamais dissimulé que je travaillais pour l’industrie pharmaceutique, que j’en suis fier et que je suis le seul des experts désignés à avoir pris l’initiative d’une déclaration spontanée d’intérêts, les fabricants ont obtenu une série sans précédent de décisions judiciaires me récusant, au point que, dans chaque nouvelle affaire, ils en sont désormais à se référer à “l’autorité de la chose jugée”.
La conclusion – préoccupante – qui semble découler de ce triste constat, c’est qu’il ne semble pas y avoir place dans le débat pour les experts qui n’ont rien à cacher.

Dans vos déclarations concernant cette expertise, sans rien divulguer du secret de l’instruction, vous avez mentionné un centre de pharmacovigilance qui recense certains cas “avec des bâtons et des croix”, et dispose d’outils relevant de “l’âge de pierre informatique”. Est-ce aussi lamentable que vous le laissez penser ?
Ce constat a été diffusé par la presse en novembre 2002, après remise au juge d’un pré-rapport dont j’étais l’auteur : il est parfaitement compatible avec l’expérience des pratiques informatiques de la pharmacovigilance française, qui sont notoirement préhistoriques. Un tel
constat a été indirectement confirmé par un récent rapport de la Cour des comptes qui s’est étonnée que l’Afssaps soit incapable, malgré des moyens considérables, de mettre sur pied une base de données si peu que ce soit opérationnelle.

Les pouvoirs publics campent sur leur position et se retranchent toujours derrière la notion bénéfice-risque mais sans jamais être très précis. Ainsi, le
Dr Lévy-Bruhl a déclaré que si on vaccinait une cohorte de 800 000 enfants de 11-12 ans contre l’hépatite B : “on pourrait faciliter l’apparition de 1 ou 2 cas de SEP”, tandis qu’en ne les vaccinant pas : “il y aura entre 3 et 29 hépatites fulminantes, 12 à 147 cas de cirrhoses et 12 à 30 cancers du foie”. Comment un “expert” peut-il employer le conditionnel pour la survenue de scléroses en plaques qu’il considère comme hypothétiques alors qu’il emploie le futur au sujet de complications qu’il considère comme étant certaines, tout en donnant des chiffres farfelus d’une insupportable imprécision. On avance aussi 140 000 personnes contaminées par l’hépa-tite B par an. Etes-vous d’accord avec ce chiffre ?

Dans toutes mes expertises, j’ai qualifié “l’étude” de Lévy-Bruhl et coll. de “cuisine épidémiologique” : lorsque l’on aperçoit les spécialistes de la veille sanitaire s’adonner à de telles oeuvres, l’on ne peut s’étonner qu’ils soient passés à côté de 15 000 décès en 15 jours durant l’été 2003 (alors, soit dit en passant, que le problème central de savoir si les victimes de la canicule étaient effectivement des vieillards a été purement et simplement évacué du débat : tout porte à croire qu’il y avait une proportion significative de sujets plus jeunes).
Quoique les données sur l’épidémiologie de l’hépatite B soient regrettablement pauvres dans notre pays, on ne doit pas dénombrer plus de 2 000-3 000 contaminations par l’hépatite B annuellement, en grande partie chez des personnes qui ont adopté des comportements à risque. Ce nonobstant, l’évolution est majoritairement bénigne.
Diverses sources publiées accréditent que la France est dans le peloton de queue des nations en matière de prévention dans les populations à risque ce qui ne manque pas de poser un intéressant problème de démocratie : a-t-on le droit de prendre en otage les bébés qui ne sont pas à risque pour compenser les insuffisances de la prévention chez ceux qui sont à risque ? La réponse est évidemment “non” quand on n’a même pas pris la peine d’informer les parents de cet enjeu, et encore moins des risques iatrogènes du vaccin.

Vous critiquez particulièrement le GenHevac de Pasteur et avez déclaré lors d’une émission sur la Cinq qu’il a été refusé dans les autres pays. Dans son ouvrage Vaccinations, les vérités indésirables, Michel Georget a signalé que “[...] plusieurs gènes du SV 40 sont utilisés dans le processus de fabrication du vaccin GenHevac B Pasteur”. Êtes-vous au courant ?
Je ne pense pas avoir dit qu’il avait été “refusé”, mais que, objectivement non commercialisé ailleurs qu’en France, il avait dû l’être à moins que, trop conscient des déficiences du dossier, le fabricant n’ait jamais tenté l’épreuve d’un enregistrement international dans des pays de niveau sanitaire équivalant au nôtre. Cette constatation est celle d’un spécialiste du médicament qui, au fait des pratiques réglementaires et commerciales internationales, s’étonne que cette spécialité soit restée confinée à notre pays : elle ne présuppose rien quant aux motifs réels de ce nouveau French paradox.

Que penser de l’étude de Zipp et coll. de 1999, initialement rejetée par l’Afssaps à cause de ses incohérences, mais retenue par le rapport Dartigues et qui a subrepticement été ré-intégrée dans toutes les investigations ultérieures, dont la plus récente date de quelques jours seulement.
Pour le spécialiste, divers éléments convergents amènent à considérer cette étude comme à la limite du faux caractérisé. Ce nonobstant, je me suis toujours attaché à épargner aux juges les évaluations de spécialistes : dans son communiqué de février 2000, l’Afssaps estime que cette investigation doit être écartée ; dans toutes les interventions ultérieures de l’administration sanitaire, celle-ci est réintégrée comme si de rien n’était. Cette contra-diction – il y en a d’autres – suffit à démontrer ce qu’il faut bien appeler une inquiétante mauvaise foi.

Pouvez-vous commenter la courbe des données de la CNAM qui montre
bien que l’augmentation des scléroses a commencé en 1995, alors que pour les services de santé, ces chiffres ne sont pas significatifs. Et, de toute manière, les experts estiment que les augmentations, qu’ils ne peuvent nier, sont dues au seul fait qu’on ne sait les diagnostiquer que depuis peu de temps.

Je n’ai pas entendu cet argument du diagnostic récent, mais plutôt celui des ventes d’interféron, qui justifieraient l’augmentation des prises en charge : ce serait plus convaincant si les responsables sanitaires n’avaient pas attendu que je mette la main sur ces courbes pour en nier la portée.

Savez-vous combien il y a de plaintes au total, au pénal comme au civil ?
On me dit qu’il y a deux cents experts désignés au civil, en général dans des collèges de trois ; je pense qu’il doit y avoir environ 200 plaintes au civil. Ce n’est pas moi qu’il faut venir
consulter pour les statistiques du pénal. Vous omettez les plaintes dans le cadre de l’article 3111-9 du Code de la santé publique (professionnels) et les litiges de la Sécurité sociale.
Il ne faut pas oublier que nombre des personnes présentant une complication postvaccinale n’ont ni l’énergie ni l’argent pour se lancer dans une procédure. L’espèce aura illustré, caricaturalement, “l’inégalité des armes” entre parties et ses conséquences sur la dynamique du procès. Par exemple, tous les arguments employés à mon encontre par les fabricants en vue d’obtenir ma récusation peuvent être réutilisés, et amplifiés, à l’égard de tous les experts désignés en remplacement, de telle sorte que le système judiciaire pourrait se trouver paralysé et renvoyé, de la sorte, à ses contradictions : mais les victimes n’en ont ni la force, ni les moyens.
Je forme des voeux pour que cette histoire catastrophique ait une profonde influence sur la jurisprudence des affaires de santé publique.

Quel est, à votre avis, la durée de protection du vaccin ? Actuellement, tous les “ténors” de la vaccination clament que les nourrissons vaccinés seront protégés à vie, alors que le personnel de santé doit subir des rappels tous les cinq ans. Cela est incohérent.
Une des caractéristiques les plus significatives de ce vaccin, c’est qu’on a les idées très vagues sur la durée de protec-tion qu’il confère. A l’origine, même le marketing des fabricants n’osait se donner le ridicule d’accréditer un risque chez le nourrisson, la rationalité (si l’on peut dire) de la vaccination précoce ayant été définie comme suit : on
les vaccine une première fois quand on les a sous la main (via la PMI) et le rappel à l’adolescence les immunisera à vie. C’était déjà psychédélique, mais l’annulation du rappel par Kouchner en 1998, a fait s’écrouler cette apparente rationalité. Aujourd’hui, compte tenu des hypothèques documentées qui pèsent sur la durée de l’immunité, il n’est même pas certain que lorsqu’ils arriveront à l’âge supposé “à risque”, les nourrissons vaccinés seront effectivement immunisés : ils auront néanmoins été exposés à toutes les complications de la vaccination. [Lesquelles, déjà ? C’était juste pour voir si vous suiviez]

Pour en revenir aux nourrissons, on affirme qu’il n’y a aucun accident neurologique chez eux puisque leur myéline n’est pas encore formée. Toutefois, d’après vos déclarations à la télévision, vous avez une explication sur cette absence de risque. Tous nos pouvoirs, scientifiques ou politiques, semblent ignorer la multitude d’accidents déclarés aux Etats-Unis. En outre, une étude épidémiologique publiée dans le New England Journal of Medicine a conclu à l’élévation significative du risque de pathologie rhumatismale après vaccination contre l’hépatite B chez l’enfant de moins de six ans.
Prétendre que la vaccination n’a occasionné aucune SEP chez le nourrisson est une ineptie doublée d’une mystification. S’il est exact que le système de myéline est immature chez le nouveau-né, ce dernier n’en sécrétera pas moins les anticorps qui, selon toute probabilité, finiront par confondre le soi et le non-soi chez certains d’entre eux : et qu’en sera-t-il lorsque leur myéline sera formée ? Une bombe qui n’éclate pas quand on la pose, cela s’appelle généralement une bombe à retardement. D’autre part, et dans la mesure où les experts de l’Agence ont décrété qu’il ne fallait pas moins de deux poussées pour poser un diagnostic de SEP, quiconque connaît les pratiques préhistoriques de la pharmacovigilance française en matière d’informatisation et de suivi reconstitue sans peine ce qui s’est passé : au lieu de s’étonner qu’un bébé de cinq mois fasse une première poussée, on a jugé qu’il était urgent d’attendre, ce qui a permis de perdre de vue un bon pourcentage de cas et de dater chez les autres l’apparition de la maladie lors de la seconde poussée, quelques années plus tard…
Quant à la question des pathologies rhumatismales, elle ne fait qu’illustrer
que l’évaluation du rapport bénéfice-risque du vaccin ne peut se limiter aux pathologies démyélinisantes.

Alors que certains accusent le vaccin HB d’augmenter les risques de lupus, le ministère de la Santé estime que le lupus ne peut, en aucun cas, découler du vaccin. On nous a même répondu que le lupus était d’origine essentiellement génétique. Cela nous semble surprenant.
L’hypothèse la plus vraisemblable est que la personne de chez vous qui a téléphoné à l’Agence était sourde, ou que son correspondant était ivre (à moins que ce ne soit l’inverse) : le communiqué de février 2000 fait formellement référence à une étude de l’administration sanitaire montrant, après vaccination contre l’hépatite B, une élévation statistiquement significative du risque de lupus (et de pathologies thyroïdiennes : c’est trop facile d’accuser toujours les centrales nucléaires des Russes…).

On nous dit aussi que les procès concernant les accidents causés par le vaccin de l’hépatite B, qui se multiplient chez nous, est un problème essentiellement franco-français. Tout d’abord, la France est le seul pays européen qui a vacciné autant. Ainsi, en Angleterre, seulement 5 % de la population est vaccinée alors qu’en France c’est carrément la moitié.
Je viens d’achever un article international où je remarque que l’étude d’Hernan et coll, menée par une équipe américaine sur une base de données britannique, est la dernière gifle à ceux qui prétendent que le problème de la toxicité liée au vaccin contre l’hépatite B serait un paradoxe français. A titre complémentaire, je tiens à la disposition de qui veut une bibliographie internationale de plusieurs centaines de titres.

Ne craignez-vous pas que vos interventions ne finissent par vous situer chez les “antivaccinalistes” ?
On m’a souvent mis en garde contre le fait que fréquenter les “antivaccinalistes” ne me décrédibilise ; mais, encore récemment, j’ai eu l’occasion de reprocher publiquement à la LNPLV (Ligue nationale pour la liberté des vaccinations) la faiblesse de sa méthodologie et l’excès de certaines positions. Cela ne leur a pas plu à tous, mais j’ai toujours fait pareil dans l’industrie pharmaceutique : la qualité primordiale d’un expert – celle qui manque à ceux de l’époque – c’est d’être politiquement incorrect, ce qui n’a rien à voir avec l’hystérie ou la provocation, mais renvoie simplement à une absolue intransigeance en matière d’évaluation technique. Comme tout le monde, je peux me tromper : mais dès lors que j’ai à me prononcer comme technicien, nul ne peut ni m’acheter, ni me séduire. Et s’il arrive un jour que des circonstances X ou Y m’amènent à craindre de ne pouvoir respecter l’exigence d’impartialité, je me déporterai : c’est un problème de conscience. Vous savez que la psychothérapie est ma seule activité clinique : quand on a un peu de pratique freudienne, on est assez bien gardé du côté de la conscience…
Je ne suis pas homme de parti, me contentant de mettre ma compétence à la disposition de qui la sollicite : en période de crise, j’ai été un “héros” chez les fabricants de vaccins bien avant de l’être à la LNPLV – et mes déclarations d’intérêt sont à la disposition de qui veut pour savoir ce que ça m’a rapporté… Mais j’ai fait aussi nombre de choses qui ne m’ont rien rapporté, voire qui m’ont beaucoup coûté, et je reste un expert pour qui veut : les labos, l’administration sanitaire, la justice, les professionnels de santé qui ne savent plus à quel saint se vouer, les gens qui souffrent…
En réalité, et comme attesté encore récemment par une émission sur RMC où, bien que je n’aie quasiment pu ouvrir la bouche, le public s’est massivement rangé à une position de défiance par rapport à la vaccination, c’est l’irresponsabilité actuelle des zélateurs des vaccinations à tous crins et de leurs experts qui fait le lit des antivaccinalistes. Quant à moi, mes préférences de lit sont tout à fait ailleurs, et je n’aspire qu’à une chose : retrouver ma tranquillité – mais pas avant que les bébés, les enfants et les adolescents ne soient à l’abri de ce vaccin trop dangereux…
Vous savez, j’avais été très impressionné autrefois par une remarque de l’éthologue Konrad Lorenz disant qu’il n’adopterait jamais un chien adulte qui aurait mordu un chiot car, disait-il, les jeunes ont une odeur que reconnaissent les adultes “normaux” : je trouve que, sous la poussée des actionnaires, il y a beaucoup d’adultes, dans notre société, qui font du mal aux petits – et on parlait encore récemment du risque suicidaire chez les enfants traités par antidépresseurs. Dans l’histoire, au fond, j’aurais juste été un vieux chien qui cherche à protéger les bébés chiots…

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