La peur est le pire ennemi de l’immunité
Ce tableau brossé, avec ses aspects physiologiques et psychologiques, il est évident qu’il faut se protéger de la rage, et surtout de la phobie de la rage qui est de loin la plus terrible des épidémies.
Après avoir instillé dans chaque foyer le poison insidieux de la peur, les autorités sanitaires proposent leurs contre-poisons, qu’elles sont seules à détenir et seules à administrer dans les temples du culte pasteurien, exactement comme autrefois les grands prêtres administraient solennellement les exorcismes à ceux que l’on croyait ou qui se croyaient possédés par le Mal.
La sérothérapie (en cas de morsure grave, notamment au visage) et la vaccination antirabique permettent d’intercepter le virus et d’éviter la maladie mortelle, si ces mesures sont prises avant l’apparition des signes cliniques. Peut-être en effet est-il possible d’éviter ainsi une maladie aiguë en inoculant une maladie chronique, ce qui est le principe même de la vaccination. Sans doute est-il justifié de le faire chez des individus à très haut risque, quels que soient les dangers liés aux sérums et vaccins, eux-mêmes non négligeables.
Mais est-il juste de mentir, de faire croire que la morsure d’un animal enragé est toujours mortelle, et d’inciter ainsi toute une population à accepter la vaccination à outrance
contre dix maladies improbables ? Pire, est-il juste d’insinuer que tout animal vagabond, non vacciné et non identifié, est hautement suspect d’être vecteur de maladies mortelles ?
Ce qui est sûr, c’est que l’angoisse perturbe gravement notre relation au monde, la peur sidère notre système immunitaire qui est le garant d’une communication harmonieuse avec autrui. J’irai même jusqu’à prétendre que les personnes atteintes de rage clinique après morsure sont celles qui ont eu le plus peur lors de l’agression, puis au-delà quand le danger mortel de la morsure leur a été signifié. Les individus dotés d’un bon terrain, d’une identité forte, d’une immunité solide construite sur la confiance, l’estime de soi et le respect de l’autre, survivent aux confrontations infectieuses.
Mais revenons à ce fameux vaccin antirabique. J’ignore ce que contient le dernier avatar des apprentis sorciers du transgénique, mais en ce qui concerne le premier vaccin mis au point par les collaborateurs de Pasteur, et dont ce dernier s’est octroyé la paternité et les bénéfices, il a une bien triste histoire. En 1885, lorsque Pasteur dévoré par l’ambition inocule un virus de la rage particulièrement virulent à des enfants, pour “expérimenter” le contre-poison et lancer au plus vite le premier vaccin de l’histoire, il a 63 ans et il est lui-même un homme très malade et fort diminué, un hémiplégique paralysé du côté gauche depuis… 1868! La rage non atténuée qu’il inocule à des enfants sains est une maladie paralysante, et voilà dix-sept ans que Pasteur lui-même souffre d’une infirmité de même nature qui lui interdit toute “manip” et altère gravement ses capacités mentales.
Plusieurs enfants mourront suite aux injections expérimentales de ce serial killer devenu l’un des héros immortels de son pays, l’un des hommes les plus admirés du monde. Des plaintes seront déposées pour homicide, par de pauvres gens sans notoriété ni moyens, mais resteront ignorées de la justice car Pasteur est alors un homme protégé. Son premier vaccin sera fabriqué et diffusé sur la base de deux cas jugés significatifs, deux jeunes garçons robustes qui ont survécu non pas à la morsure d’un chien dont on n’a jamais prouvé qu’il était enragé, mais aux injections mortelles du vieux chimiste mégalomane. Très vite ce vaccin va provoquer une hécatombe et sera retiré du marché car il n’est pas bon que les vaccinés meurent trop vite après l’inoculation. Pasteur devait le pressentir, car il a toujours prudemment refusé de s’inoculer quoi que ce soit.
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