jeudi 25 décembre 2014

Pourquoi la rage fait-elle aussi peur ?



Pourquoi la rage fait-elle aussi peur ?

Pour comprendre, il est nécessaire de saisir les connotations symboliques et psychologiques que nous associons inconsciemment au mot “rage”.
Avant d’être une maladie, la rage décrit un “mouvement de colère, de dépit extrêmement violent, qui rend agressif”. Elle est donc très proche de la fureur (Führer ?), qui signifie être hors de soi, égaré, fou. Quand la guerre et la tempête “font rage”, cela signifie une très grande violence et beaucoup de destruction.
Le mot “rage” évoque aussi une douleur extrême, comme lors d’une “rage de dents” que nous pourrions entendre aussi rage dedans. La rage peut être également une “envie violente”, un “besoin passionné”, qui l’apparente à un désir amoureux outrepassant la mesure admissible et livré dès lors aux affres du chaos, avec un risque immédiat de perte de contrôle équivalent à une perte d’identité.

En résumé, dans toutes ses manifestations, la rage évoque l’obscurantisme d’avant les Lumières, elle éveille en nous l’inhumain, le règne absolu de l’instinct brut, de l’agressivité bestiale sans le contrôle de la raison.

Le grand méchant loup
La rage est enfin une maladie grave, corrélée à la présence dans les tissus nerveux d’un virus dont le mode de transmission est très particulier. Ce virus se contracte, non pas en éternuant ou en faisant l’amour, non pas suite à la piqûre presque insensible d’un moustique ou d’une puce, mais suite à la morsure profonde d’un prédateur puissamment armé de crocs et de griffes et insensible à la peur.
Le virus de la rage se transmet donc essentiellement par contact d’une plaie ouverte avec la bave d’un animal sauvage en pleine crise furieuse, et lui-même très proche d’une mort inéluctable. La transmission par le léchage, lequel est un témoignage d’affection chez les carnivores domestiques, est certes possible si l’animal est en incubation et si le léché a une plaie, conditions tout à fait exceptionnelles malgré ce que l’on a essayé de nous faire croire récemment. Le fameux “principe de précaution”, ignoré lorsqu’il s’agit des OGM ou de la survaccination de très jeunes enfants, est ici appliqué sans modération et n’a finalement qu’un seul résultat : générer une psychose collective à partir de lambeaux de vérité péniblement tenus ensemble par d’habiles mensonges.
Comme toujours, les hommes au pouvoir utilisent la peur comme une arme, et, avec la rage, ils détiennent une arme particulièrement redoutable. Dans l’inconscient collectif de l’humanité, qui est la mémoire de notre espèce, l’attaque brutale et la morsure des grands carnassiers sont évidemment corrélées à la terreur, à la souffrance, à la mutilation, à la dévoration, au deuil qui accompagne la disparition d’un être proche. Ce n’est pas pour rien que les enfants ont peur du loup, devenu au fil du temps un animal légendaire et le personnage clé de très nombreux contes de fées.
En parlant de légende, celle de cette maladie nerveuse, qui fut le cheval de bataille d’un Louis Pasteur vieillissant et lui-même infirme, prétend qu’elle serait “toujours mortelle”, peut-être selon l’association inconsciente “morsure = mort sûre”, qui est du même type que “tumeur = tu meurs”.
Dans un communiqué de presse en date du 30 août 2004, la Direction générale de l’alimentation et la Direction générale de la santé déclaraient : “La rage est une maladie toujours mortelle si la contamination n’est pas traitée rapidement.” C’EST FAUX !
La morsure d’un animal réellement atteint de rage ne produit une forme clinique que dans 5 % à 15 % des cas selon le lieu de la morsure et la qualité de la réponse immunitaire du mordu, laquelle dépend en grande partie de l’absence d’émotions excessives comme la panique (notons aussi que la réponse immunitaire des personnes survaccinées est toujours déficiente). 5 % à 15 % c’est beaucoup, c’est trop, mais ce n’est pas 100 % !

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