samedi 5 octobre 2013

ANTI-INFLAMMATOIRES NON STÉROÏDIENS



ANTI-INFLAMMATOIRES NON STÉROÏDIENS


Les AINS agissent en inhibant de façon réversible les cyclooxygénases

(COX) : leur principale action analgésique est de réduire l'hyperalgésie provoquée

par une réaction inflammatoire. Leurs effets secondaires sont liés

à l'inhibition de la cyclooxygénase constitutive (COX-1) alors que les effets

analgésiques sont attribués à l'inhibition de la COX inductible (COX-2}. Les

AINS classiques inhibent à la fois COX-1 et COX-2. Les AINS anti COX-2

agissent de façon plus ou moins sélective sur COX-2.

INDICATIONS-------------------

• Douleur postopératoire en général.

• Douleur inflammatoire aiguë: post-traumatique, postopératoire, post-partum

ou brûlures.

• Douleur chronique des cancers, des atteintes ostéo-articulaires ou musculaires

chroniques.

• Hypersécrétion de prostaglandines: métastases osseuses, atteintes gingivales,

distension pyélo-calicielle, certaines céphalées.

EFFETS SECONDAIRES DES AINS ___________ _

Sur l'hémostase

Les AINS non spécifiques altèrent les fonctions plaquettaires par inhibition

réversible du thromboxane A2

. Cette inhibition est :

• Majorée par l'association aux anticoagulants.

• Pas toujours traduite par un allongement du TS.

Malgré les études contradictoires, une augmentation du risque hémorragique

est probable au moins avec les fortes doses, les AINS de longue durée d'action

et dans certaines chirurgies (amygdalectomie notamment}.

Les anti COX-2 ont peu d'action sur l'hémostase.

Sur la muqueuse gastrique

• Risque d'ulcération gastroduodénale majoré par les antécédents d'ulcère

gastroduodénal qui est une contre-indication, d'intoxication éthylique, de

tabagisme, ou de traitement corticostéroïde concomitant. Dans ces 3 derniers

cas on pourra associer un IPP.

• Risque faible, voire nul chez les patients sans antécédent si le traitement

postopératoire n'excède pas 5 jours.

Sur la fonction rénale

Tous les AINS sélectifs et non sélectifs entrâînent:

• Augmentation des résistances vasculaires rénales.

• Hyperkaliémie.

• Rétention hydro sodée.

• Risques prévenus si l'hydratation peropératoire est satisfaisante.

A Prudence en cas d'altération de la fonction rénale, de traitement

diurétique, d'insuffisance cardiaque ou d'hypovolémie et chez le

patient âgé. La clairance de la créatinine peut être estimée selon la

formule de Cockroft (cf. Insuffisance rénale aiguë).

Si la clairance est < 60 ml/min il existe un risque d'altération de la fonction

rénale postopératoire qui doit faire peser l'utilisation des AINS.

Risque cardiovasculaire

• AINS non sélectifs: morbidité et mortalité cardiovasculaires augmentées

chez les patients traités au long cours dans des situations médicales, surtout

chez les patients avec des antécédents cardiovasculaires. Ce risque

n'est pas démontré lors de l'utilisation des AINS en péri-opératoire sur une

courte durée.

• Pour tous: en raison du risque cardiovasculaire accru, ils ne doivent pas

être utilisés chez les patients à risque (HTA, AVC, infarctus}.

R isque allergique

• Risque de bronchospasme, surtout chez les patients présentant un

asthme, des polypes nasaux ou une allergie à l'aspirine.

• Réactions de type anaphylactique.

CHEZ LA FEMME ENCEINTE--------------

• Risque de foetopathie pendant le· 1 er trimestre.

• Contre indiqués au 3ème trimestre: fermeture du canal artériel.

UTILISATION DANS LA DOULEUR POSTOPÉRATOIRE----

• le kétoprofène est le seul AINS disponible par voie IV à la dose de 200 mg

(maximum 300 mg) en 4 injections/jour (50 mg x 4/j) pour une durée de

5 jours.

A Prudence chez l'insuffisant rénal. Cl si clairance < 60 mill .

.À Contre indiqués chéz le patient coronarien ou à risque coronarien.

• Les AINS diminuent de 30 à 50 % la consommation de morphine postopératoire.

• Recommandés après chirurgie à forte réaction inflammatoire : chirurgie de

surface. dentaire, ORL, orthopédique, gynécologique, mais aussi après la

plupart des interventions chirurgicales douloureuses.

RÈGLES DE BON USAGE DES AINS AU LONG COURS - ---

• Evaluer le risque digestif, rénal, cardiovasculaire.

• Traitement au long cours systématique non justifié (y compris anti COX-2)

excepté pour les manifestations symptomatiques d'arthrose ou de polyarthrite

rhumatoïde.

• Ne pas co-prescrire deux AINS, y compris un anti-COX-2 ou de l'aspirine

à des doses> 500 mg/j.

• Les AINS ne préviennent pas la formation osseuse ectopique postopératoire.

CONTRE-INDICATIONS---------------Insuffisance

rénale, insuffisance hépatique sévère, insuffisance cardiaque,

coronaropathie, traitement par diurétique ou IEC, pathologie digestive à

risque hémorragique, asthme d'autant qu'il existe une composante allergique,

allergie connue ou suspectée à un AINS de la même famille, 3ème t ri mestre

de la grossesse.

REMARQUES: LES ANTI-COX-2 SÉLECTIFS _______ _

• Exposent qualitativement aux mêmes risques que les AINS. Les recommandations

de bon usage sont les mêmes.

• En postopératoire, ils sont aussi efficaces sur la douleur que les non sélectifs

mais doivent être utilisés chez des patients à faible risque cardiovasculaire

et pourraient s'avérer utiles surtout après chirurgie hémorragique (ex:

ORL).

• Ils n'inhibent pas l'agrégation plaquettaire et ne peuvent donc pas se substituer

à l'aspirine.

• Ne pas arrêter les traitements concomitants par antiagrégants plaquettaires.

Présentation :

• Orale : célécoxib 200 mg x 2/j. La 1ère administration peut être faite en prémédication

orale avant la chirurgie.

• Intraveineuse, intramusculaire: parécoxib : 20-40 mg x 2/jour. Le parécoxib

peut être utilisé par voie lM aux mêmes posologies.

• Peu coûteux à l'hôpital, ils sont onéreux en ville.

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