ANTI-INFLAMMATOIRES NON STÉROÏDIENS
Les AINS agissent en inhibant de façon réversible les cyclooxygénases
(COX) : leur principale action analgésique est de réduire l'hyperalgésie provoquée
par une réaction inflammatoire. Leurs effets secondaires sont liés
à l'inhibition de la cyclooxygénase constitutive (COX-1) alors que les effets
analgésiques sont attribués à l'inhibition de la COX inductible (COX-2}. Les
AINS classiques inhibent à la fois COX-1 et COX-2. Les AINS anti COX-2
agissent de façon plus ou moins sélective sur COX-2.
INDICATIONS-------------------
• Douleur postopératoire en général.
• Douleur inflammatoire aiguë: post-traumatique, postopératoire, post-partum
ou brûlures.
• Douleur chronique des cancers, des atteintes ostéo-articulaires ou musculaires
chroniques.
• Hypersécrétion de prostaglandines: métastases osseuses, atteintes gingivales,
distension pyélo-calicielle, certaines céphalées.
EFFETS SECONDAIRES DES AINS ___________ _
Sur l'hémostase
Les AINS non spécifiques altèrent les fonctions plaquettaires par inhibition
réversible du thromboxane A2
. Cette inhibition est :
• Majorée par l'association aux anticoagulants.
• Pas toujours traduite par un allongement du TS.
Malgré les études contradictoires, une augmentation du risque hémorragique
est probable au moins avec les fortes doses, les AINS de longue durée d'action
et dans certaines chirurgies (amygdalectomie notamment}.
Les anti COX-2 ont peu d'action sur l'hémostase.
Sur la muqueuse gastrique
• Risque d'ulcération gastroduodénale majoré par les antécédents d'ulcère
gastroduodénal qui est une contre-indication, d'intoxication éthylique, de
tabagisme, ou de traitement corticostéroïde concomitant. Dans ces 3 derniers
cas on pourra associer un IPP.
• Risque faible, voire nul chez les patients sans antécédent si le traitement
postopératoire n'excède pas 5 jours.
Sur la fonction rénale
Tous les AINS sélectifs et non sélectifs entrâînent:
• Augmentation des résistances vasculaires rénales.
• Hyperkaliémie.
• Rétention hydro sodée.
• Risques prévenus si l'hydratation peropératoire est satisfaisante.
A Prudence en cas d'altération de la fonction rénale, de traitement
diurétique, d'insuffisance cardiaque ou d'hypovolémie et chez le
patient âgé. La clairance de la créatinine peut être estimée selon la
formule de Cockroft (cf. Insuffisance rénale aiguë).
Si la clairance est < 60 ml/min il existe un risque d'altération de la fonction
rénale postopératoire qui doit faire peser l'utilisation des AINS.
Risque cardiovasculaire
• AINS non sélectifs: morbidité et mortalité cardiovasculaires augmentées
chez les patients traités au long cours dans des situations médicales, surtout
chez les patients avec des antécédents cardiovasculaires. Ce risque
n'est pas démontré lors de l'utilisation des AINS en péri-opératoire sur une
courte durée.
• Pour tous: en raison du risque cardiovasculaire accru, ils ne doivent pas
être utilisés chez les patients à risque (HTA, AVC, infarctus}.
R isque allergique
• Risque de bronchospasme, surtout chez les patients présentant un
asthme, des polypes nasaux ou une allergie à l'aspirine.
• Réactions de type anaphylactique.
CHEZ LA FEMME ENCEINTE--------------
• Risque de foetopathie pendant le· 1 er trimestre.
• Contre indiqués au 3ème trimestre: fermeture du canal artériel.
UTILISATION DANS LA DOULEUR POSTOPÉRATOIRE----
• le kétoprofène est le seul AINS disponible par voie IV à la dose de 200 mg
(maximum 300 mg) en 4 injections/jour (50 mg x 4/j) pour une durée de
5 jours.
A Prudence chez l'insuffisant rénal. Cl si clairance < 60 mill .
.À Contre indiqués chéz le patient coronarien ou à risque coronarien.
• Les AINS diminuent de 30 à 50 % la consommation de morphine postopératoire.
• Recommandés après chirurgie à forte réaction inflammatoire : chirurgie de
surface. dentaire, ORL, orthopédique, gynécologique, mais aussi après la
plupart des interventions chirurgicales douloureuses.
RÈGLES DE BON USAGE DES AINS AU LONG COURS - ---
• Evaluer le risque digestif, rénal, cardiovasculaire.
• Traitement au long cours systématique non justifié (y compris anti COX-2)
excepté pour les manifestations symptomatiques d'arthrose ou de polyarthrite
rhumatoïde.
• Ne pas co-prescrire deux AINS, y compris un anti-COX-2 ou de l'aspirine
à des doses> 500 mg/j.
• Les AINS ne préviennent pas la formation osseuse ectopique postopératoire.
CONTRE-INDICATIONS---------------Insuffisance
rénale, insuffisance hépatique sévère, insuffisance cardiaque,
coronaropathie, traitement par diurétique ou IEC, pathologie digestive à
risque hémorragique, asthme d'autant qu'il existe une composante allergique,
allergie connue ou suspectée à un AINS de la même famille, 3ème t ri mestre
de la grossesse.
REMARQUES: LES ANTI-COX-2 SÉLECTIFS _______ _
• Exposent qualitativement aux mêmes risques que les AINS. Les recommandations
de bon usage sont les mêmes.
• En postopératoire, ils sont aussi efficaces sur la douleur que les non sélectifs
mais doivent être utilisés chez des patients à faible risque cardiovasculaire
et pourraient s'avérer utiles surtout après chirurgie hémorragique (ex:
ORL).
• Ils n'inhibent pas l'agrégation plaquettaire et ne peuvent donc pas se substituer
à l'aspirine.
• Ne pas arrêter les traitements concomitants par antiagrégants plaquettaires.
Présentation :
• Orale : célécoxib 200 mg x 2/j. La 1ère administration peut être faite en prémédication
orale avant la chirurgie.
• Intraveineuse, intramusculaire: parécoxib : 20-40 mg x 2/jour. Le parécoxib
peut être utilisé par voie lM aux mêmes posologies.
• Peu coûteux à l'hôpital, ils sont onéreux en ville.
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