La cancérologie en médecine
La position d’un professionnel de santé vis-à-vis des tumeurs malignes n’est
ni simple, ni facile. Son rôle pour un meilleur contrôle des cancers est multiple,
d’importance variable selon les cas. Il est toujours important vis-à-vis d’un
patient redoutant ou ayant une telle maladie. Le fl ou ou les faux-semblants qui
ont longtemps prévalu laissent la place à des relations plus authentiques. Elles
s’inscrivent dans une réalité mieux éclairée et permettent à chacun d’assurer ses
responsabilités. La diversité des cancers, celle des interventions qu’appelle la prise
en charge d’un malade, celle enfi n des soignants et de leurs aptitudes créent un
tableau riche qu’il faut essayer de détailler. Ces connaissances doivent préserver
de simplifi cations abusives et délétères qui empoisonnent les relations des sujets
qui en sont touchés.
Quels que soient ses avantages, le modèle hospitalo-universitaire, institué en
France fi n 1958, a des limites pour la formation des futurs médecins et autres
soignants. Fréquentant principalement les services où les malades sont hospitalisés,
à un moindre degré les consultations hospitalières, les étudiants y voient
des malades triés. Ces malades ne représentent qu’une part infi me des patients
que la plupart d’entre eux rencontreront dans leur pratique courante, qu’ils
soient médecins généralistes ou spécialistes.
Au cours de la dernière décennie, le comportement des individus lors d’un
ennui de santé a été évalué aux États-Unis. Sur 1 000 adultes observés pendant
une période d’un mois, un peu plus des trois quarts présentent une blessure ou
un trouble, le plus souvent bénins, qui leur font envisager de voir un médecin
dans moins de la moitié des cas. En fait, moins de 250 personnes vont aller
consulter un praticien, lequel demande, une fois sur quatre, des examens ou une
consultation complémentaires. Moins de dix patients seront hospitalisés, dont
un en centre hospitalier universitaire. Ainsi, à peine un trouble de santé sur trois
oblige à aller voir un praticien et les patients vus en hôpital universitaire par les
étudiants en formation correspondent à seulement une sur 250 consultations
courantes. En Europe, des estimations de l’Organisation mondiale de la santé
(OMS) accentuent encore ces proportions : sur 1 000 troubles de santé, 900 se
traitent dans le milieu familial, 90 font appel à un professionnel de premier
recours, 9 à un hôpital et 1 à l’hôpital universitaire.
Autrement dit, les futurs soignants sont formés au contact de malades qui
ne sont pas du tout représentatifs de ceux qu’ils verront plus tard. Le malade
hospitalisé pose un problème diagnostique diffi cile, présente une situation
grave ou demande une technique thérapeutique spécialisée. Si l’on n’y prend
garde, on prépare les étudiants à une guerre atomique contre une armada alors
qu’ils vont devoir aff ronter des guérilleros, éventuellement au corps à corps.
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