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mercredi 23 octobre 2013

CATHÉTER CENTRAL



CATHÉTER CENTRAL


INDICATIONS MAJEURES ______________ _

Nutrition parentérale, utilisation d'inotropes, antibiothérapie prolongée, médicaments
veinotoxiques, traitements substitutifs.

QUELS CATHÉTERS?


• NB le choix de la taille des PICC Une dépend en premier lieu de la taille du

vaisseau dans lequel ils doivent être insérés.

• Une durée prolongée de cathétérisme veineux central (> 1 semaine} doit

conduire à la mise en place d'un cathéter Lunnelisé. L'indication d'un cathéter

à manchon est retenue pour des durées de cathétérisme > à 3-4 semaines.

• L'ablation d'un cathéter à manchon nécessite une AG

• Le cathéter épicutanéo-cave (KTEC} est le choix de première intention chez

le nouveau-né et le prématuré.

MISE EN PLACE _ ____ _ _ __________ _

• Une bonne sédation, voire une anesthésie générale, est un préalable indispensable.

A partir de 8-10 ans anesthésie locale éventuellement possible.

• Mise en place de l'extrémité distale du cathéter à la jonction 00-VCS.

• Quelle que soit la voie d'abord, la ponction se fait par voie échoguidée, en

respectant une asepsie chirurgicale rigoureuse .

...._ La radiographie de contrôle doit être faite avant la fi)(ation du

cathéter et après ablation du billot.

Veine jugulaire interne (en général droite)

• Billot transversal sous les épaules

• Tête légèrement tournée à gauche ou dans l'axe, en hyper extension.

La rotation de la tête peut modifier les rapports anatomiques entre la veine

jugulaire interne et la carotide. L'installation est guidée par le repérage

échographique: identifier le niveau de ponction en fonction du degré de

rotation de la tête pour lequel la veine jugulaire est positionnée le plus latéralement

par rapport à l'artère carotide.

• Asepsie chirurgicale.

• Aucun bénéfice de la position de Trendelenbourg < 1 an.

• Chez le jeune enfant, la veine jugulaire est proche: < 2 cm du plan cutané,

voire < de 1 cm chez le jeune nourrisson

• La sonde d'échographie est positionnée perpendiculairement à l'axe des

vaisseaux du cou, de telle sorte que la veine jugulaire soit visible au milieu

de l'écran.

• L'aiguille de ponction est orientée perpendiculairement par rapport à l'axe

de la sonde d'échographie («out plane»}, en direction de la veine jugulaire

avec un angle maximum de 30° par rapport au plan cutané, afin de pouvoir

monter le guide.


Veine sous c lavière (en général gauche)

• Billot longitudinal sous la colonne vertébrale.

• Bras étendus le long du corps (tirés doucement par un aide).

• Privilégier l'abord sus claviculaire échoguidé.

Voie d'abord sus c laviculaire

• Ponction au 1/3 moyen de la clavicule, sur la ligne mamelonaire, en s'appuyant

sur son bord supérieur.

• Direction oblique en dedans, légèrement en arrière et en bas avec un angle

de 15° par rapport à l'horizontale. La veine est ponctionnée après une

progression de 1 à 2 cm.

• Le risque de fausse route est moindre par cette voie, surtout chez le bébé

ou le nourrisson.

• Ponction échoguidée possible+++

Voie d'abord sous c laviculaire

• Ponction à l'union 1/3 interne et 1/3 moyen de la clavicule.

• Enroulement sous la clavicule.

• Direction oblique en haut, en dedans et en arrière avec un angle de 30° par

rapport à la peau, vers l'angle sterno costal, en visant la partie médiane du

creux sus sternal.

• Dès l'obtention d'un reflux franc, demander à un aide d'appuyer sur la

jugulaire interne homolatérale dans le triangle de Sédillot afin d'interdire la

fausse route vers le territoire céphalique.

A Attention aux essais répétés car le dôme pleural est proche.

Veine fémorale

• Billot sous la fesse pour installer le membre inférieur en rotation externe et

dégager ainsi la racine de la cuisse

• La sonde d'échographie est positionnée à la racine de la cuisse, dans l'axe

de l'arcade crurale, perpendiculairement à l'axe des vaisseaux fémoraux.

La veine est en position interne par rapport à l'artère.

• L'aiguille de ponction est orientée perpendiculairement par rapport à l'axe

de la sonde d'échographie (<<out plane,), en direction de la veine fémorale

avec un angle de 30° par rapport au plan cutané, afin de pouvoir monter le

guide.





PICC line = peripheral inserted central catheter

• Alternative à la mise en place d'un accès central conventionnel.

• Indications : nutrition parentérale, chimiothérapie et toutes les situations où

un accès veineux est indispensable chez un patient dont le capital veineux

est médiocre.

• Ne permet pas de s'affranchir d'une AG ou d'une sédation profonde chez

le petit enfant. Mise en place sous AL chez le grand enfant envisageable.

• Mise en place par ponction échoguidée, au niveau d'une veine profonde

du bras le plus souvent au-dessus du pli du coude (veine basilique, céphalique

ou humérale)

• L'extrémité distale doit être positionnée au niveau de la terminaison de la

VCS. NB: migration distale du KT lorsque le bras est en abduction.




ANESTHÉSIE D'UN ENFANT DRÉPANOCYTAIRE HOMOZYGOTE



ANESTHÉSIE D'UN ENFANT
DRÉPANOCYTAIRE HOMOZYGOTE




ÉVALUATION PRÉ-ANESTHÉSIQUE

La drépanocytose se caractérise par une anomalie de la polymérisation de

l'hémoglobine et surtout par une vascularrte chronique responsable d'une

atteinte polyviscérale (rein, poumon, foie, cerveau) à évaluer en préopératoire.

La prise en charge transfusionnelle préopératoire sera adaptée à chaque

patient et dépendra de 2 paramètres :

1. Le risque patient : les antécédents d'AVC, de syndrome thoracique aigu

et les anomalies du Doppler transcrânien sont considérés comme des

facteurs prédictifs de complications postopératoires.

2. Le risque c hirurgical :

• Risque faible:

- ORL (adénoïdectomie, yoyo), stomatologie, chirurgie cutanée, ophtalmologie,

chirurgie distale, hernies inguinale, ombilicale.

• Risque moyen :

- Amygdales, chirurgie génito-urinaire, chirurgie intra-abdominale, chirurgie

orthopédique.

• Risque élevé:

-Neurochirurgie. chirurgie thoracique. chirurgie cardiovasculaire.

BILAN PRÉOPÉRATOIRE

• NFS, groupe sanguin, RAI.

• Électrophorèse de l'hémoglobine avec taux d'hémoglobine S.

• Selon la clinique: échographie cardiaque, Doppler transcrânien.

• La prise en charge transfusionnelle sera faite en concertation avec l'hématologue

pour les chirurgies à risque moyen et élevé. Elle vise à abaisser la

concentration d'HbS entre 35% et 50 %, afin de diminuer les risques de complications

péri-opératoires. En fonction du taux d'hémoglobine préopératoire

une simple transfusion ou rarement un échange transfusionnel seront réalisés

avant l'intervention.

• Transfuser de préférence des concentrés globulaires phénotypés afin de

diminuer le risque d'allo-immunisation.

• Un échange transfusionnel est efficace pendant 3 à 5 semaines.

PRISE EN CHARGE ANESTHÉSIQUE ----- --- - --

• Il faut perfuser l'enfant avant l'intervention pour prévenir la déshydratation

qui favorise la falciformation et l'hyperviscosité.

• L'installation doit être rigoureuse en évitant les zones de compression,

source de stase sanguine.

Les modalités de l'anesthésie sont peu spécifiques

• Prévention de l 'hypoxémie: Fi0 2 50%.

• Prévention de l'hypothermie.

• Intérêt de l'anesthésie locorégionale pour l'analgésie postopératoire.

• L'hydratation et l'oxygénation seront poursuivies pendant 48 h après l'intervention.

Antibioprophylaxie

• Considérer le drépanocytaire comme un asplénique.

• En préopératoire: poursuivre l'administration de l'oracilline (prévention systématique

de l'infection à pneumocoque chez l'enfant)

• En peropératoire: antibioprophylaxie selon protocole local (cf. Antibiothérapie

et Antibioprophylaxie).

• En postopératoire: amoxicilline IV 1 00 mg/kg/j et relais par oracilline dès

reprise alimentaire.

ANCIEN PRÉMATURÉ DANS LA PREMIÈRE ANNÉE DE VIE

ANCIEN PRÉMATURÉ
DANS LA PREMIÈRE ANNÉE DE VIE


La prématurité se définit comme une naissance à un terme < 37 SA.
L'âge post-conceptionnel (APC) =terme + nombre de semaines de vie extrautérine.
Cette population d'enfants est exposée à un risque de morbidité respiratoire
plus importante.
La majorité des indications opératoires concernent la cure de hernie inguinale.

APNÉES __________________________________________ __

• FOR de survenue d'apnées après AG :
-Jeune âge gestationnel (risque inversement proportionnel à l'âge gestationnel).
- Anémie < 10 g/dl.
-Survenue d'apnées dans la période préopératoire récente.

• Privilégier les techniques d'anesthésie locorégionale pure (sans prémédication
et sans anesthésie générale de complément) comme la rachianesthésie
pour la chirurgie sous ombilicale.
• Imposant dans les cas où l'anesthésie générale est incontournable, une
durée de surveillance dépendante de I'APC, en salle de réveil ou dans une

unité de surveillance continue :
APC < 45 SA ou présence de FOR = > surveillance 1 2 heures
45 SA < APC < 60 SA = > surveillance 6 heures
• Administration de caféine (1 amp = 2 ml = 50 mg de citrate de caféine soit
25 mg de caféine) : 20 mg/kg de citrate de caféine, IVL sur 30 min en sortie
de bloc, si AG.
• En cas d'apnées persistantes, envisager une CPAP nasale, éventuellement
associée à un relais per os par 5 mg/kg/j de citrate de caféine.
• En l'absence d'urgence, il est raisonnable d'attendre le terme corrigé de
45 SA avant de procéder à une cure chirurgicale de hernie inguinale chez
l'ancien préterme car dans cette population d'enfant, le risque d'étranglement
herniaire reste faible (collet large) et après le terme corrigé de 45 SA,
le risque respiratoire diminue beaucoup. Cependant, cette attitude reste
une décision concertée avec le chirurgien.

DYSPLASIE BRONCHO-PULMONAIRE -----------

• Définition: oxygéna-dépendance persistant à 36 semaines d'âge corrigé
ou au 28"m" jour de vie.
• Il faut privilégier I'ALR (péridurale analgésique) aux morphiniques intraveineux
pour extuber plus précocement les nourrissons.
• En l'absence d'urgence, attendre le sevrage de l'oxygène

AMBULATOIRE -·--- _ --·------

• Pas d'ambulatoire avant le terme corrigé de 60 semaines d'APC

PARTICULARITÉS PHYSIOLOGIQUES DE L'ENFANT



PARTICULARITÉS PHYSIOLOGIQUES
DE L'ENFANT


RESPIRATION-------------------

• Compliance pulmonaire réduite associée à une compliance thoracique élevée

chez le nouveau né et le nourrisson :

- Risque de collapsus inspiratoire des voies aériennes en VS.

- Volume de fermeture élevé.

-Auto PEP 2-3 cmH20 (frein glottique) chez le nourrisson et le petit enfant

pour maintenir la CRF.

=» PEP à introduire dès le début de l'induction inhalatoire.

• Pressions d'insufflation élevées chez le prématuré, le nouveau-né et le

nourrisson (petit diamètre des voies aériennes).

• Espace mort -1/3 du Vt (2-3 ml/kg quel que soit l'âge) = réduire+++

espace mort secondaire au masque, filtre et circuit de ventilation.

• Ventilation alvéolaire (VA) élevée chez le nourrisson et le jeune enfant

(besoins en oxygène accrus, besoins métaboliques importants) avec une

augmentation de la FR inversement proportionnelle à l'âge et stabilité du Vt

à 7-8 ml/kg quel que soit l'âge (VA= 120-130 ml/ kg/min chez le nouveauné

et le nourrisson vs 60 ml/kg/min chez l'adulte).

• CRF réduite =réserves en 0 2 faibles, VAICRF = 5 chez le nourrisson (vs

1 ,4 chez l'adulte)

• Travail respiratoire augmenté = fatigabilité importante. Ventilation assistée

impérative chez le nouveau-né et le nourrisson intubé

• Réponse au C02 diminuée notamment en cas d'hypoxémie.

• Plus l'enfant est petit. plus la stimulation pharyngée peut entraîner une

apnée obstructive.

• Respiration nasale préférentielle jusqu'à l'âge de 2-3 mois (sonde orogastrique < 3 mois)

FONCTION CARDIOVASCULAIRE ------------

• Masse myocardique faible à la naissance.

• Immaturité des fonctions systoliques et diastoliques durant les premiers

mois de vie = sensibilité aux variations de charge.

• Débit cardiaque FC-dépendant durant les premiers mois de vie.

• Répartition préférentielle de la vol émie dans le territoire cave supérieur chez

le jeune enfant: bonne tolérance des anesthésies rachidiennes.

• Hypertrophie du secteur extra-cellulaire durant la première année de vie :

mauvaise tolérance de la déshydratation.

• Définition de l'hypotension: (cf. Monitorage peropératoire).

FONCTION RÉNALE----------------

• Tubulopathie physiologique jusqu'à l'âge de 4-5 mois= réduction du pouvoir

de concentration des urines, fuites sodées chez le prématuré, seuil

d 'élimination des bicarbonates abaissé.

• Fonction glomérulaire mature vers 1 an. Clairance de la créatinine- 20 ml!

min/1 , 73 m2 chez le nouveau-né (triple à la fin du 1"' mois de vie)

PHYSIOLOGIE CÉRÉBRALE------------ - -

• Compliance cérébrale réduite chez le jeune enfant (déplacement de la

courbe de compliance à gauche).

• Plage d'autorégulation du débit sanguin cérébral étroite chez le nouveau

né et le nourrisson.

• Grande sensibilité de l'enfant à l'encéphalopathie hyponatrémique (proscrire

les solutés très hypotoniques, contrôler les débits des perfusions+++).

RÉPARTITION DES LIQUIDES DANS L'ORGANISM E-----



BIOLOGIE DE L'ENFANT

Le nouveau-né est hypoprotidémique (hypoalbuminémie) ce qui entraîne

pour la plupart des agents anesthésiques, une fraction libre importante. Sa

réserve glucidique est basse (d'où la nécessité d 'une durée de jeûne courte).

Il existe une tendance à l'hypocalcémie chez le nouveau-né due à une fonction

parathyroïdienne immature et à des stocks en Vit D faibles.

HÉMOSTASE DE L'ENFANT -------------Tous

les facteurs vitamine K dépendants sont abaissés à la naissance (prot

C, IX, X, VIl, Il). Ceci est dû à l'immaturité des synthèses hépatiques et à un

déficit en vitamine K. Les enfants nourris au sein ont un déficit en vitamine K

(le lait maternel ne contenant pas de vitamine K). Le TCA peut être considéré

comme normal si le rapport malade/témoin est inférieur à 1,2.

(NB : les sérums témoins sont souvent des sérums adultes ce qui explique

l'allongement possible du TCA, sans significativité clinique). La constatation

d 'un allongement même modéré du TCA doit conduire à des explorations

complémentaires et à une concertation avec l'hématologue afin de conclure

sur le risque hémorragique éventuel.

Il existe 2 pics de risque thrombotique chez l'enfant, l'un à la naissance (déficit

en AT-Ill, protéine Cet S), l'autre à la puberté. Ces risques sont augmentés

lors des infections et en cas de cathétérisme veineux central.

NUMÉRATION GLOBULAIRE D E L'ENFANT-------Ces

valeurs sont données à titre indicatif, il faut bien évidemment prendre en

compte les normes retenues par les laboratoires.





ANTIBIOTHÉRAPIE ET ANTIBIOPROPHYLAXIE ANTIBIOTHÉRAPIE CHEZ L'ENFANT: POSOLOGIES



ANTIBIOTHÉRAPIE ET ANTIBIOPROPHYLAXIE
ANTIBIOTHÉRAPIE CHEZ L'ENFANT: POSOLOGIES



NIB: Ne jamais dépasser les posologies de l'adulte

'' Posologie des aminosides fonction de la gravité du tableau clinique,

du terrain et du germe

• Administrer les posologies maximales en cas de sepsis sévère, choc septique,

oedèmes ± hypoalbuminémie, interactions médicamenteuses avec

induction enzymatique pour éviter le sous dosage.

• Durée de traitement habituelle 48-72 h. Au-delà de 5 jours, surveillance de

la résiduelle.

• Dosages plasmatiques (pic et résiduel) en cas d'insuffisance rénale

Intervalle d'administration des aminosides chez le NN et le

prémat uré.






ANTIBIOPROPHYLAXIE. _ _ _ ______ _ _ __ _

(cf. Anesthésie: antibioprophylaxie en chirurgie pédiatrique).




lundi 21 octobre 2013

BILAN PRÉOPÉRATOIRE



BILAN PRÉOPÉRATOIRE


Il est prescrit à la fin de la consultation de pré-anesthésie après interrogatoire

des parents et examen clinique de l'enfant.

BILAN D'HÉMOSTASE ________________ _

• Avant l'âge de la marche ou en cas de chirurgie hémorragique, le bilan

d 'hémostase et la numération plaquettaire sont systématiques.

• Après l'âge de la marche, le bilan d 'hémostase n'est prescrit qu'en cas

d 'anomalie détectée à l'interrogatoire et/ou à l'examen clinique.

Questions posées aux parents concernant l'enfant et la fratrie:

~ Saignement plus de 24 hou transfusion sanguine après un traumatisme ou

un acte chirurgical. mineur (circoncision,. suture d'une plaie ... )? · ..

• Saigr)ement p-lus de 12 h après la sediori du c.ôrdon ombilical (carnet ·de santé) '? ·

• Après une eXtraction dentaire : saignemeht dans la nuit, ou après 24 h ou

· néces$ité d'une.suture.chirurQicale? . .

• Présence d'une ou plusieurs hématuries spontanées.?

·• Ecchymoses fréquentés sans cause apparente ?

• Epistaxis ayant néèessité'un traitement chirurgical ?

• Saignement .plus de 15 min après. une ponction veir.~euse ?

• Hémi:ùorre au point d.e·vaccination·?

• Tendance aU' saignement «continu>• ·? . ,- ,

• Présence ~·~n cépha:Jhén:~atome _ qu d'uhe'bosse sérosanguine néonatale?

• Présencè"de,gingiv'orragie··àu brossag·e ou à la perte d'une dent de lait ?

• Prise'.récente d'AINS ou salycilés? . .

• 1,'-ntécéden(persé>t;lnel ou familial : hémop~ilie, maladie de Willebrand, pur..

pù·ra thro'rribopênique auto-immun, leucémie ?

Signes recherchés à l'examen clinique de l'enfant en rapport avec

une pathologie impliquant un risque de saignement

• Ecchymoses. hématomes évoquant une diathèse hémorragique

• Pâleur signant une anémie

• Jctère, tiépatomégi:lliê~ splénomég?lle'

• Pétéchies ·

• Hémarthrosès

• Une réponse affirmative à l'une des questions ou la présence d'un de ces

signes cliniques invitent à demander une exploration biologique de l'hémostase

en concertation avec un médecin hémobiologiste : TCA, temps

de Quick ±cofacteurs, numération plaquettaire, bilan de Willebrand, PFA.

• Quel que soit le type d'ALR envisagé, il ne faut pas pratiquer de bilan

systématique lorsque la marche est acquise et l'étape clinique totalement

négative (anamnèse et examen clinique).

AUTRES EXAMENS ________________ _

Les autres examens (ionogramme sanguin, fonction rénale, groupe sanguin,

échographie cardiaque ... ) ne sont demandés qu'en présence d 'une pathologie

pré-existante ou d'une intervention le justifiant.




CONSULTATION D'ANESTHÉSIE AVEC LES PARENTS



CONSULTATION D'ANESTHÉSIE
AVEC LES PARENTS



L'enfant doit être accompagné par son père ou sa mère. Ce sont les seuls,

avec l'enfant, à pouvoir recevoir l'information claire, loyale et appropriée sur

l'anesthésie et ses risques.

INTERROGATOIRE DU OU DES PARENTS ET LECTURE DU
CARNET DE SANTÉ __

Antécédents médicaux et chirurgicaux de l'enfant, allergie, recherche d'un

syndrome hémorragique (cf. Bilan préopératoire), infection ORL récente ou

en cours, tabagisme passif(> 5 cigarettes/j), antécédents familiaux (myopathie,

coagulopathie).

EXAMEN DE L'ENFANT (INTERLOCUTEUR PRIVILÉGIÉ) __ _

• Poids, taille.

• Examen standard.

• Examen ORL: enfant enrhumé+++, difficultés d'intubation (syndrome dysmorphique),

identification des dents mobiles.

• Repérage des abords veineux, noter le côté du pouce •• sucé"·

CONTRE-INDICATIONS TEMPORAIRES À L'ANESTHÉSIE (cf.

enfant enrhumé) ____________________________________________ _

LES EXAMENS SELON LA CHIRURGIE (cf.Bilan préopératoire) _ _
HÔPITAL DE JOUR (HDJ) - --------- - ----

• Critères autorisant I'HDJ: âge> 3 mois, présence de 2 adultes nécessaires

(dont 1 parent) lors du retour en voiture pour les enfants < 1 0 ans. La

durée de trajet hôpital-domicile n'est plus un critère d'exclusion, à condition

d'avoir un accès facile aux soins à proximité du domicile (convention).

• Information adaptée, personnalisée et compréhensible pour les parents

mais également pour l'enfant: consignes de jeûne, consignes sur l'analgésie

postopératoire et la reprise de l'alimentation.

• Consigner par écrit les recommandations faites.

• L'HOJ est contre-indiqué chez l'ancien prématuré: âge corrigé < 60 SA

INFORMATION ET CONSENTEMENT CONSIGNÉS SUR LE

DOSSIER - - ------- --------------

• Technique d'anesthésie notamment ALR, monitorage invasif.

• Transfusion (chirurgie des tumeurs, des gros vaisseaux ou du foie),

• Analgésie postopératoire.

• Remettre un texte d'information (document AOARPEF).

• L'autorisation d'opérer et d'anesthésier doit être signée par les 2 parents,

conformément à la loi du 4 mars 2002 sur l'autorité parentale, qu'ils soient

en couple ou séparés. En cas de parents séparés, il ne faut pas confondre

" droit de garde » et .. autorité parentale " . La déchéance des droits parentaux

procède soit de l'absence de reconnaissance pendant la première

année de vie soit d'une décision de justice.

" PRESCRIRE , LE JEÛNE, LA PRÉM ÉDICATION ---- -Le

jeûne préopératoire


w L'eau, le jus de pomme sans pulpe et le thé sont des liquides clairs.

•• Le lait et les jus de fruits avec pulpe sont des solides.

Dans le cadre de l'urgence, on compte 6 h de jeûne à partir de l'heure du

traumatisme.

La pommade EMLA® (cf. Utilisation de I'EMLA®)

La prémédication

• Objectif : réduction de l'anxiété de séparation et des troubles du comportement

postopératoire, compliance lors de l'induction.

• Elle s'adresse plus particulièrement aux enfants de 1 à 6 ans et aux adolescents.

Inutile avant 6 mois.

• Les benzodiazépines seront évitées en cas d'obstruction des voies

aériennes supérieures ou de myopathie,

• La voie intramusculaire est proscrite.

Midazolam

• Utiliser la forme injectable 1 amp = 5 ml= 5 mg, 30 min avant l'induction.

• Voie orale: 0,3-0,5 mg/kg dans une cuillerée d'eau sucrée,

• Cette molécule a une ~ vie courte (< 2 h). Propriétés: anxiolyse, sédation,

amnésie, myorela.xant, anticonvulsivant. Ne pas dépasser une dose totale de 10 mg.

Clonidine

• Utiliser la forme injectable 1 amp = 1 ml = 150 ~g à 60 à 90 minutes avant l'induction.

• Voie orale: 4 ~g/kg dans une cuillerée d'eau sucrée.

• Associer de l'atropine: 20 à 40 ~glkg

• Elle peut être injectée en IVL, en peropératoire, à la posologie de 2 IJg/kg,

pour prévenir l'agitation postopératoire. Elle diminue les CAM des halogénés

de 30 à 40 %. Elle n'est pas dépresseur respiratoire (amygdales obstructives++).

Hydroxyzine

• Aucune efficacité démontrée.

Hypnose

• Technique d'avenir, elle permet de diminuer l'anxiété à l'induction et de

réduire les troubles du comportement postopératoires

Estomac plein

Administrer avant l'induction: ranitidine (Raniplex®) effervescente: 2 mg/kg

(maximum 300 mg).

vendredi 11 octobre 2013

Prévention primaire



Prévention primaire



La plupart des cancers sont évitables. Dans leur grande majorité, ils correspondent

à la dégénérescence maligne d’un état précancéreux préalable et ancien. Le

plus souvent, celui-ci résulte lui-même de modes de vie préjudiciables à la santé, sur

lesquels chacun peut intervenir. La suppression du tabac ferait presque disparaître

les cancers respiratoires et réduirait de moitié la mortalité par cancer chez l’homme

européen. L’infl uence cancérogène de l’alimentation est plus complexe et plus mal

cernée, mais une alimentation équilibrée, adaptée à des activités physiques signifi catives

et régulières se justifi e pour améliorer la santé en général et réduire les risques

d’obésité, avant d’éviter un cancer. Une hygiène générale devrait achever la disparition

des cancers du col utérin et diminuer l’incidence de nombreux cancers observés

chez les sujets défavorisés. La surveillance des produits industriels doit rester attentive.

Dans l’ensemble, chaque individu bien informé a un grand pouvoir de décision

personnelle pour réduire sensiblement plutôt que pour augmenter ses risques de

cancer. Il peut faire ses choix seul ou être sensibilisé et aidé par un médecin.

De nombreuses enquêtes épidémiologiques recoupées par des travaux expérimentaux

apportent des informations précises sur l’origine des cancers humains,

sur les divers facteurs qui les favorisent, les mécanismes physiopathologiques

en cause et les moyens de les enrayer.

L’âge est le facteur le plus infl uent. Les cancers de l’enfant représentent seulement

1 % de l’ensemble des tumeurs malignes. L’incidence de ces dernières

augmente surtout à partir de 40-50 ans et elle continue à s’accentuer jusqu’à un

âge avancé, dans les deux sexes. Aussi l’allongement de la vie, que l’on a par ailleurs

beaucoup de raisons d’apprécier, s’accompagne inévitablement d’une augmentation

de l’incidence des cancers. Cependant, l’âge physiologique compte plus que

l’âge civil. Contrairement à une idée répandue, l’âge ne s’accompagne pas forcément

d’une détérioration de la santé. L’allongement de la « vie sans handicap

majeur » est plus important que celui de la vie. Autrement dit, une vie prolongée

ne s’accompagne pas d’une période d’invalidité plus longue, au contraire. Vieillesse

n’implique pas sénilité. Incapacités et fragilité n’accompagnent pas inéluctablement

le vieillissement. Cette amélioration fait désormais parler de « personne âgée » non

plus à partir de 60-65 ans comme naguère, mais plutôt après 75 ans, et de « très

vieux » après 85 ans. Même au-delà de ce seuil, près de deux tiers des personnes

vivent seules ou en couple, de façon autonome. Il y a de plus en plus de « vertes

vieillesses ».




chirurgie vasculaire

chirurgie vasculaire


Chirurgie éveillée du cerveau - AP-HM janvier 2010


Chirurgie éveillée du cerveau - AP-HM janvier 2010



C'est pas sorcier - Réparer l'oeil, un défi pour demain

C'est pas sorcier - Réparer l'oeil, un défi pour demain




L'anatomie de l'oeil


L'anatomie de l'oeil



SVT 035 Le système nerveux et les organes des sens



SVT 035 Le système nerveux et les organes des sens



le système nerveux

le système nerveux




Divers professionnels


Divers professionnels



Les distinctions entre les diff érents acteurs qui interviennent en cancérologie
sont quelque peu arbitraires et schématiques, mais commodes.

Généralités


nécessaires sur un territoire pour des patients résidant loin d’un centre
spécialisé. C’est la raison pour laquelle la cancérologie a suscité l’organisation
de réseaux de soins auxquels adhérent idéalement, et souvent en pratique,
les divers soignants s’occupant d’un même malade, chez lui, à l’hôpital, dans
une maison de convalescence, éventuellement en urgence. Le dossier médical
personnalisé représente un outil de coordination précieux qui doit être protégé
pour respecter le secret médical et préserver l’intimité et les intérêts du patient.
Même s’ils évoquent un cancer périodiquement et si les tumeurs représentent
une part croissante dans leur activité, la plupart des professionnels de santé ne
voient un cancer que rarement. Cinq à six nouveaux cas sont vus chaque année
en moyenne par un médecin généraliste (plus de 300 000 nouveaux cancers
pour 60 000 omnipraticiens en France), alors qu’il voit pendant le même laps
de temps une centaine de bronchites aiguës et quantité d’hypertensions ou de
diabètes. La prévalence est à peine plus importante : le même médecin a dans sa
clientèle, de 3 000 à 4 000 patients, entre 20 et 30 malades traités pour ou ayant
eu un cancer. Cette rareté est accrue par la variété des tumeurs observées qui
n’ont souvent que peu à voir les unes avec les autres : un cancer des bronches est
bien diff érent d’un cancer de la prostate, un hépatocarcinome d’une leucémie
aiguë. Outre leur variété proprement dite, les tumeurs malignes sont à l’origine
de circonstances très diverses motivant l’intervention d’un médecin : réalisation
d’un frottis vaginal, sevrage tabagique, commentaires d’un diagnostic qui vient
d’être porté, contrôle de vomissements provoqués par une chimio thérapie, traitement
d’une douleur…
Très minoritaires sont les médecins spécialisés qui ne voient presque que
des malades atteints de tumeurs malignes. Encore la majorité d’entre eux en
voient-ils de toutes sortes. Exceptionnels sont ceux qui sont surspécialisés
comme un oncologue centré sur le cancer du sein (mais un petit cancer du sein
diff ère d’un cancer mammaire métastatique), ou un gastro-entérologue s’occupant
de cancers digestifs. Il en va de même pour d’autres soignants, à l’exception
de ceux qui oeuvrent dans un établissement ou un service spécialisé.
Pour tous, la diversité s’accentue avec la personnalité de chaque patient, qui
donne une tonalité particulière à un même problème, ainsi qu’avec des innovations,
pour explorer ou traiter. Leur multiplication peut donner une impression
d’impuissance croissante : un médecin en fait toujours autant, en valeur
absolue, mais son intervention représente une part décroissante de tout ce qui
peut être fait pour une maladie et un malade donnés, et qui est pris en charge
par plusieurs professionnels. La constitution de réseaux territoriaux, plurithématiques
mieux que simplement cancérologiques, cherche à remédier à de
telles diffi cultés, mais leur organisation donne à chaque intervenant l’impression
qu’il ne représente qu’un petit soldat noyé dans un vaste bataillon.
Cette diversité est facteur d’attraction autant que source de complications.
Apprendre à des étudiants des détails de prise en charge ne leur sera pas très
utile face au malade qu’ils verront des années plus tard, alors que les moyens
utilisés se sont modifi és, même si ces nouveaux moyens sont accueillis avec
circonspection. Le temps fait aussi évoluer les relations avec les patients. On
ne parle pas à un malade atteint de cancer comme on le faisait il y a vingt ans.
On n’a pas non plus le même type de relation avec lui au long de son cursus
pathologique, du moment où l’on soupçonne le diagnostic à celui où le malade
achève sa carrière, selon la durée de l’évolution, ou bien selon qu’elle s’est faite
d’un seul tenant ou que le cancer initial a été guéri.
Rareté et diversité alimentent les diffi cultés. On fait plus facilement ce que
l’on fait tous les jours, on se rode vite pour surmonter les problèmes quotidiens,
alors qu’on peut être surpris par une question rencontrée des années auparavant
et dont on a oublié la solution.

Quelques exemples
Les médecins généralistes (spécialistes en médecine générale) sont les plus à
même de voir le malade dans son ensemble, dans son environnement familial,
dans son milieu de vie. À proximité, ils sont les mieux placés pour juger de
la possibilité de rester à domicile – en organisant éventuellement une hospitalisation
à domicile, qui n’est possible qu’avec leur accord – ou de la néces
sité d’une hospitalisation classique. Le conjoint du malade a parfois davantage
besoin d’aide psychologique que le patient lui-même. Lorsque nous les avons
interrogés sur les diffi cultés qu’ils rencontrent avec ces malades, les problèmes
psychologiques ont été déclarés nettement plus prégnants que les questions
proprement médicales. Seules les atteintes psychiatriques ou en rapport
avec une consommation excessive d’alcool leur posent des problèmes plus
complexes que les tumeurs malignes. Un cancer avéré leur pose des problèmes
de complexité croissante de l’hospitalisation initiale à la période terminale en
passant par le diagnostic (« doute permanent qui ne doit pas tourner à l’obsession »), les complications de chimiothérapies ambulatoires, l’anxiété et la
fatigue des patients, les rechutes. Lorsque nous en avons reçus pour un stage
d’une semaine au centre anticancéreux, ils se sont montrés plus intéressés par
l’abord relationnel des malades que par les traitements spécifi ques des cancers.
Ils sont également sensibles aux conditions de prise en charge hospitalière
qu’ils considèrent avant d’orienter un malade, que ce soit pour des explorations
diagnostiques, le bilan préthérapeutique ou les divers temps du traitement.
Les centres de lutte contre le cancer ne se voient plus reprocher leur
appellation « transparente », qui risquait de révéler à un malade un diagnostic
qu’on cherchait à lui cacher. Au début des années 1980, une enquête nationale
résumait leurs opinions en concluant : « Le centre anticancéreux vient en tête
pour tout ce qui concerne la compétence, l’équipement, le caractère moderne
des installations et des thérapeutiques pluridisciplinaires. La clinique remporte
le meilleur score en ce qui concerne le bien-être moral (possibilité de cacher au
malade qu’il a un cancer, moins angoissant) et matériel du malade, ainsi que
les bons rapports entretenus avec le généraliste. L’hôpital occupe une position
moyenne entre les deux autres structures. Il est d’un assez bon niveau sur le
plan technique, mais est parfois encore moins bien placé que le centre anticancéreux
sur le plan du confort du malade et de la communication avec le généraliste.
» Depuis trente ans, les eff orts faits par les uns et les autres, l’installation
de pôles de référence régionaux, associant en général centre anticancéreux et
coordination de cancérologie du CHU, l’accréditation pour tous ont estompé
les diff érences et amélioré la qualité des soins partout. Beaucoup de médecins
de famille continuent cependant à regretter de ne pas être tenus au courant
assez régulièrement ni assez vite du déroulement et des conclusions d’un séjour
hospitalier. La généralisation des messageries électroniques et des dossiers
informatisés doit remédier à ces carences. L’institution d’infi rmières coordonnatrices
pour les réseaux de soins cherche également à corriger ce défaut en
facilitant les échanges entre les uns et les autres.
Cependant, un généraliste est chaque jour confronté à des questions sur
la prévention (cf. chapitre « Prévention primaire »), ne serait-ce que pour un
sevrage tabagique plus fréquent que naguère, dans lequel il s’implique plus
souvent. En beaucoup de circonstances, il évoque la possibilité d’un cancer,
même minoritaire : devant une tumeur dans le sein, même si elle est plus
souvent bénigne que maligne, du moins avant 50 ans, devant une altération de
l’état général, une fi èvre prolongée, une anémie hypochrome.
Pour les spécialistes, leur implication en cancérologie varie avec leur spécialité
et la fréquence des tumeurs correspondantes, ainsi que par leur mode
d’exercice. Les radiothérapeutes ne traitent pratiquement que des tumeurs
malignes. Beaucoup de chirurgiens sont également concernés par des interventions
curatives ou réparatrices pour des cancers.
Les gastro-entérologues voient les cancers les plus fréquents. Leur pratique
quotidienne comporte la prévention des cancers de l’estomac par l’éradication
d’Helicobacter pylori, le dépistage des polypes et cancers du côlon par coloscopie
longue ou seulement sigmoïdoscopie, le diagnostic diff érentiel ou positif
des diff érentes localisations, la surveillance des malades traités, par endoscopie
ou dosage d’antigène carcino-embryonnaire.
Les phtisiologues qui s’occupaient de tuberculose sont devenus des pneumologues
avec le recul de la tuberculose et la multiplication des cancers bronchiques
dont les traitements médicaux ont atteint un seuil critique, désormais un
peu plus effi caces que toxiques.
Les urologues sont confrontés aux cancers de la prostate, devenus les plus
fréquents des deux sexes depuis l’expansion incontrôlée du dépistage par le
dosage de PSA (prostate specifi c antigen). Quelques-uns, convertis en sexologues,
voient des malades traités qui ont des diffi cultés pour retrouver une activité
sexuelle délaissée pendant la période pathologique et thérapeutique.
Les gynécologues sont plus occupés par le dépistage et la prévention des
cancers du col de l’utérus que par leur traitement. Les gynécologues médicaux
sont surtout impliqués dans le dépistage des cancers du sein, en liaison avec les radiologues.
L’activité des hématologistes est dominée par les cancers des tissus sanguins
et les traitements comme les transfusions ou la correction des troubles de l’hémostase.
Malgré l’extrême rareté des cancers cardiovasculaires, les cardiologues sont
sollicités en raison de la toxicité cardiaque de nombreux médicaments anticancéreux.
Un psychiatre sera consulté pour cancérophobie, où les cancérologues n’ont
presque rien à faire. Beaucoup plus souvent, il interviendra pour des désordres
psychologiques accompagnant un cancer, qui sont fréquents et peuvent
prendre des proportions le justifi ant.
Les anesthésistes sont souvent diff érenciés en algologie et aident au soulagement
de douleurs rebelles à des remèdes simples.
L’individualisation de l’oncogériatrie souligne que, dans un pays développé,
l’âge est désormais le principal facteur pathogène et elle favorise le retour à une
médecine globale.
Les dentistes peuvent suspecter ou faire le diagnostic d’un cancer de la cavité
buccale. Ils sont également appelés à traiter des dentures en mauvais état avant
une chimiothérapie ou une irradiation cervico-céphalique englobant en partie
mâchoires ou glandes salivaires.
Les infi rmières interviennent en toutes sortes d’occasions et de nombreuses
manières pour traiter les cancers, en particulier à l’hôpital, pour des panse
ments, des chimiothérapies ou des traitements non spécifi ques : transfusions,
perfusions de médicaments pour corriger des infections ou des troubles métaboliques.
Elles se déplacent également lors d’hospitalisation à domicile en
liaison avec le médecin de famille.
Les kinésithérapeutes aident à récupérer une meilleure fonction respiratoire
avant une anesthésie, ou des fonctions motrices après certaines interventions
mutilantes.
Les travailleurs sociaux (socio-éducatifs à l’hôpital, anciennes assistantes
sociales) sont souvent contactés pour régler des questions administratives d’arrêts
de travail ou d’assurances, ou pour aider à résoudre des diffi cultés matérielles
occasionnées par la maladie et la rupture professionnelle qu’elle entraîne.
Les pharmaciens donnent souvent des conseils ou des avis. Ils revendiquent
la reconnaissance offi cielle d’une « opinion thérapeutique » validant leur
fonction menacée par une commercialisation banalisée des médicaments, telle
qu’on l’observe dans plusieurs pays.
Les associations de malades ou la Ligue contre le cancer apportent des
compléments qui se sont diversifi és et répondent à certaines attentes : conférences
publiques, espaces rencontres information (ERI), groupes de paroles,
organisation de réadaptations, soutien à la formation de professionnels…
Pour tous le cancer est omniprésent, illustrant le modèle bio-psycho-social
de la médecine. Les malades rencontrent des diffi cultés organiques et psychologiques,
mais aussi professionnelles, familiales, fi nancières. Le néoplasme est
considéré tantôt comme le produit d’une malchance, plus souvent comme le
résultat d’une conduite préjudiciable à la santé. À ce titre, les cancers peuvent
servir de repoussoir pour inciter à une vie saine. Si ce peut être effi cace pour
encourager un mode de vie favorable, il est douteux que cela contribue à faire
perdre aux cancers une image exagérément morbide. Ils n’ont pas à prendre la
place d’un Père Fouettard dont on menace les enfants. Comme le dit la sagesse
populaire, « accepte le passé, crois au futur, vis le présent

Représentations
« Ce qui trouble les hommes, ce ne sont pas les choses, mais les idées
qu’ils s’en font »1 Quelles que soient ses propres représentations, héritées
de sa jeunesse ou formées pendant ses études, le praticien doit corriger une
image « pipée » et des représentations des cancers qui pénalisent malades et
familles. Spontanément, ces derniers appréhendent la maladie, en sont stigmatisés,
s’en ressentent souvent honteux ou proscrits. Justifi é par l’épidémiologie,
le terme de fl éau a également le sens de calamité et de fatalité, liées à quelque malédiction.
Le praticien interviendra sans trop d’illusions. Mais le « déminage » s’est
bien amorcé et mérite d’être poursuivi. Il faut continuer à rectifi er une image
véhiculée par des représentations sociales qui n’épargnent pas les étudiants, ni
même quelques professionnels chevronnés. Comme d’autres maladies, ce sont
des événements indésirables, compromettant la santé, menaçant l’existence,
contre lesquels les médecins imposent des traitements dont l’agressivité est
proportionnelle à la malignité traitée. Leur réputation – qui attire ou écarte les
étudiants d’un stage de cancérologie – doit être éclatée selon le type de cancer
et la présentation, plus ou moins avancée, de chacun d’entre eux : le singulier
doit laisser la place à un pluriel qui traduit cette diversité.
Ce sont des maladies dégénératives, en grande majorité rançon d’un allongement
de la vie et d’un vieillissement qu’on ne saurait regretter. Quand tuberculose
et cancers étaient exclusifs l’un de l’autre, c’était parce que la phtisie
tuait avant que l’on atteigne l’âge du cancer. En France, plus de la moitié des
tumeurs malignes sont reconnues après 65 ans, âge supérieur à ce qu’était l’espérance
de vie en 1900. Même si l’on adopte la logique du toujours plus, on ne
peut pas regretter d’avoir un cancer à 80 ans faute d’être mort d’autre chose
à 60 ou, pire, d’une maladie infectieuse ou de faim avant 15 ans. Lorsqu’on
reconnaît une leucémie lymphoïde chronique chez une femme de 85 ans, son
âge est un facteur de plus mauvais pronostic vital que sa leucémie.
Ce sont des maladies bio-psycho-sociales : leur retentissement organique
est parfois moins important que leurs conséquences psychologiques ou relationnelles
avec les proches et l’environnement professionnel. Plus que d’autres
aff ections, ce sont des « maladies totales » qui invitent à une approche holistique,
à la fois « physique, mentale et sociale » pour reprendre les adjectifs défi -
nissant la santé pour l’OMS, centrée sur le patient.
Les cancers tuent une fois sur deux. C’est douloureux pour les malades, même
si beaucoup d’entre eux sont arrivés à un âge avancé où le cancer peut être une
façon de mourir plus qu’une cause directe de mort. Ça l’est plus encore pour
les proches qui vont leur survivre. C’est également pénible pour les soignants
qui perdent un patient et qui ressentent, à tort, sa disparition comme un échec.
Cela rappelle aux étudiants en médecine et aux médecins en général que nous
sommes mortels, alors que beaucoup escomptent la toute-puissance de la médecine.
Au sortir d’un stage en service hospitalier de cancérologie, une majorité
d’étudiants se disent impressionnés par le taux élevé d’« échecs » et de morts
de malades, parce que les malades sont hospitalisés à cause de la gravité de
leur état (d’où l’importance de les faire passer en consultation où ils voient une
majorité de patients qui vont plutôt bien, sont éventuellement guéris depuis des
années). Mais il n’est pas mauvais qu’un tel stage leur rappelle que la médecine
ne peut pas tout, qu’un médecin est particulièrement confronté à des limites.
Si, le plus souvent, il s’agit de celles de l’art médical, il y a aussi de vrais échecs.
Ils attirent l’attention sur les risques d’erreurs à éviter ou stimulent pour faire
reculer encore les insuffi sances de la médecine.
Même si de nos jours les nécrologies préfèrent accuser un « cancer
foudroyant » plutôt que la « maladie longue et douloureuse » qui a longtemps
prévalu, les cancers ne tuent pas brutalement. Ils ne « volent pas leur mort »
aux malades, ce que beaucoup de gens appréhendent. On ne leur ment plus,
sans leur imposer une vérité quand ils ne la demandent pas. Les cancers ne
brutalisent pas les proches alors qu’une mort accidentelle, soudaine, les laisse
désemparés. Ils donnent un peu de temps aux futurs endeuillés pour avancer
leur processus de deuil, tout en évitant un deuil prématuré qui isolerait le
malade en fi n de vie. Ils le font parfois avec l’aide du prochain défunt. Sans
éviter peine et tristesse, l’épreuve peut être atténuée sans truquage, sans fausse
honte, dans l’authenticité.

Qualités
À côté d’inconvénients qu’on ne saurait minimiser, les cancers ont également
des qualités qui ne sont pas négligeables.
Les cancers guérissent, un peu plus d’une fois sur deux. Cela contraste avec
la plupart des maladies chroniques qui touchent les populations vivant longtemps,
et qui sont incurables, même si on peut les contrôler avec un traitement
palliatif ; certaines de ces aff ections ne se contrôlent qu’imparfaitement et
temporairement avant de mal fi nir, de tuer. Si l’on avait le choix entre un cancer
de la prostate ou du sein hautement curable et une maladie de Parkinson, que
choisirait-on ?
Ils sont évitables (cf. chapitre « Prévention primaire »), au moins une fois sur
deux quand on compare leur incidence ou leur mortalité dans des populations
exposées et d’autres relativement protégées. Certes, ils augmentent avec la longévité,
mais le vieillissement ne suit pas toujours l’état civil. Ce caractère évitable
ne concerne pas seulement le cancer bronchique, fréquent chez les fumeurs et
presque absent chez les non-fumeurs. Quoiqu’à un bien moindre degré, le cancer
du sein voit également ses risques diminués par une activité physique régulière,
une alimentation équilibrée qui préserve de l’obésité, l’absence de tabagisme et
d’alcoolisme, l’absence ou la limitation d’un traitement hormonal substitutif à
la ménopause, sans parler d’une nombreuse progéniture allaitée, plus diffi cile à
recommander. Cet évitement est possible pour bien d’autres cancers.
Ils ne sont pas contagieux. Les cancéreux n’ont aucune raison d’être considérés
comme des « pestiférés ». On a oublié les dégâts que faisait la tuberculose,
décimant et dissociant les familles, tuant par exemple, dans les années 1920 en
France, autant de gens – 150 000 environ par an – et plus jeunes que les cancers
en 2011, dans un pays moins peuplé qu’aujourd’hui. Mais elle n’a pas reculé
partout et notre pays connaît encore ou à nouveau des maladies contagieuses et
graves qui permettent de ne pas oublier leurs conséquences sociales, exposant à
l’isolement, à la marginalisation, sinon à l’exclusion.
Ils ne sont pas héréditaires, sauf pour une minorité d’entre eux. Même pour
des cancers réputés tels comme les cancers du sein, moins de 10 % d’entre eux
– un sur vingt environ – le sont. Quant aux cancers de l’enfant, où les facteurs
génétiques sont plus infl uents, ils représentent une part infi me de l’ensemble.
Lorsqu’on sait la place que les « tares héréditaires » occupent dans les représentations
collectives, c’est un avantage qui peut préserver de l’appréhension d’appartenir
à de prétendues « familles à cancers », avec les risques qu’on imagine
pour soi ou ses proches.
Ils respectent les fonctions mentales. C’est déterminant pour les malades, qui
souvent témoignent qu’ils préfèrent « être cancéreux que fous ». Ils gardent
leur lucidité, leur pouvoir de discernement, leur faculté d’exprimer leur
volonté. C’est également déterminant pour ceux qui les soignent. S’ils ne sont
pas entravés par des préjugés regrettables, les étudiants s’en rendent compte
rapidement : les malades atteints de cancers sont des personnes avec lesquelles
on peut parler, qui se font comprendre, comprennent ce qu’on leur dit.
Alors, le cancer est-il un fl éau ou bien les cancers sont-ils seulement un
témoin de notre humaine condition, une rançon de l’allongement de notre vie ?
Sont-ils une cause de mort ou la traduction d’un excès désordonné de vie ?