Les noeuds sous arthroscopie
P. Brunet
Introduction
De plus en plus d’interventions sont réalisées sous contrôle arthroscopique.
Les progrès des techniques et des ancillaires d’une part, la diminution de la
morbidité et la simplifi cation des suites postopératoires d’autre part, conduisent
les chirurgiens à proposer des interventions de plus en plus complexes en
arthroscopie.
Ainsi, de l’exploration et de la résection « simples », les orthopédistes sont
passés à la réparation par suture ou réinsertion : la réparation des ruptures de la
coiffe des rotateurs ou la suture méniscale en sont des exemples.
Des ancillaires permettent la réalisation de points trans-osseux ou la mise
en place d’ancre. Cependant, la réussite de l’intervention tient fi nalement en la
réalisation de noeuds solides et stables. En effet, il faut sous arthroscopie réaliser
des noeuds aussi effi caces que ceux réalisés à ciel ouvert, au risque de perdre le
bénéfi ce de cette chirurgie mini-invasive. La réalisation de ces noeuds nécessite
une technique rigoureuse et une courbe d’apprentissage.
Généralités
Principes généraux
Comme lors d’interventions à ciel ouvert, les noeuds doivent être serrés et
appuyés, afi n d’affronter les tissus à suturer pour obtenir leur cicatrisation.
Réaliser un noeud sous arthroscopie est plus complexe qu’à ciel ouvert car l’opérateur
doit successivement :
– construire le noeud à l’extérieur de l’articulation ;
– passer le noeud à l’intérieur de l’articulation par le biais d’une canule ;
– serrer le noeud dans l’articulation sous contrôle arthroscopique (1).
Quatre différentes causes d’échec des sutures existent et doivent être
évitées :
– le lâchage du noeud ;
– la rupture du fi l de suture ;
– la déchirure du tissu suturé ;
– l’arrachage de l’ancrage osseux.
Un « noeud sûr » est un noeud capable de ne pas se desserrer une fois qu’il
aura été achevé et qu’il sera mis en charge.
Trois facteurs défi nissent sa sûreté :
– la friction : un fi l tressé présente un coeffi cient de friction supérieur à celui
d’un mono-fi lament ;
– l’interférence interne : elle est liée au type de noeud et augmente avec la
longueur de contact entre les deux brins. De même, changer la direction des
demi-clés ou intervertir les deux brins accroissent l’interférence interne ;
– la tension entre chaque boucle du noeud : sa diminution entre chaque
demi-clé constituant un noeud conduit à une augmentation du risque de
desserrage.
La rupture est en règle liée à des forces de cisaillement. En effet, les noeuds
résistent mieux aux forces en traction qu’aux forces en cisaillement. Elle peut
survenir également en cas de fragilisation du fi l par des traumatismes répétés
(instrument, autre noeud, structure anatomique).
Les deux autres causes ne sont pas liées au fi l ou au noeud. Il faut comme à ciel
ouvert suturer des tissus sains après parage et s’assurer d’un bon ancrage osseux.
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