mardi 20 janvier 2015

Vaccination

Vaccination


L'inoculation par Louis Léopold Boilly (1807)
La vaccination est un procédé
consistant à introduire un agent
extérieur (le vaccin) dans un
organisme vivant afin de créer une

réaction immunitaire positive
contre une maladie infectieuse. Le
principe actif d’un vaccin est un
antigène destiné à stimuler les
défenses naturelles de l'organisme
(le système immunitaire). La
réaction immunitaire primaire
permet en parallèle une mise en
mémoire de l'antigène présenté
pour qu' à l'avenir, lors d'une contamination vraie, l'immunité acquise puisse s'activer de façon plus rapide. Il existe quatre types de vaccins selon leur préparation : agents
infectieux inactivés, agents vivants atténués, sous-unités d’agents infectieux ou toxines inactivées.

Histoire de la vaccination

On dit que les Indiens et les Chinois connaissaient la variolisation avant le XIe siècle mais ces origines précoces sont remises en causes par certains auteurs[1] [2] et la première mention indiscutable de la variolisation apparaît en Chine au XVIe siècle[3] . Il s'agissait d’inoculer une forme qu’on espérait peu virulente de la variole en mettant en contact la personne à immuniser avec le contenu de la substance suppurant des vésicules d'un malade. Le résultat restait cependant aléatoire et risqué, le taux de mortalité pouvait atteindre 1 ou 2 %. La pratique s’est progressivement diffusée le long de la route de la soie.
Elle a été importée depuis Constantinople en occident au début du XVIIIe siècle grâce à Lady Mary Wortley Montagu. Voltaire y consacre en 1734 sa XIème Lettre philosophique[4] , « Sur la petite vérole », où il la nomme inoculation en lui attribuant une origine circassienne et en précisant qu'elle se pratique aussi en Angleterre :
« Un évêque de Worcester a depuis peu prêché à Londres l'inoculation; il a
démontré en citoyen combien cette pratique avait conservé de sujets à l'Etat; il l'a
recommandée en pasteur charitable. On prêcherait à Paris contre cette invention
salutaire comme on a écrit vingt ans contre les expériences de Newton; tout
prouve que les Anglais sont plus philosophes et plus hardis que nous. Il faut bien
du temps pour qu'une certaine raison et un certain courage d'esprit franchissent
le Pas de Calais »[5] En 1760, Daniel Bernoulli démontra que, malgré les risques, la généralisation de cette pratique permettrait de gagner un peu plus de trois ans d’espérance de vie à la naissance.
La pratique de l'inoculation de la variole a suscité de nombreux débats en France et
ailleurs[6] .
Pour la première fois, des années 1770 jusqu'en 1791, au moins six personnes ont testé, chacune de facon indépendante, la possibilité d'immuniser les humains de la variole en leur inoculant la variole des vaches, qui était présente sur les pis de la vache. Parmi les personnes qui ont fait les premiers essais, figurent en 1774, un fermier anglais au nom de Bejamin Jesty, et en 1791, un maître d'école allemand au nom de Peter Plett[7] . En 1796, le médecin anglais Edward Jenner fera la même découverte et se battra afin que l'on reconnaisse officiellement le bon résultat de l'immunisation. Le 14 mai 1796, il inocula à un enfant du pus prélevé sur la main d'une fermière infectée par la vaccine, ou variole des vaches, qui était présente sur les pis de la vache. Trois mois plus tard, il inocula la variole à l'enfant qui s'est révélé immunisé. Cette pratique s'est répandue progressivement dans toute l'Europe. Le mot vaccination vient du latin vacca qui signifie vache.
Le principe d'action de la vaccination a été expliqué par Louis Pasteur et ses collaborateurs Roux et Duclaux, suite aux travaux de Robert Koch mettant en relation les microbes et les maladies. Cette découverte lui permit d'améliorer la technique. Sa première vaccination fut la vaccination d'un troupeau de moutons contre le charbon le 5 mai 1881. La première vaccination humaine (hormis la vaccination au sens originel de Jenner) fut celle d'un enfant contre la rage le 6 juillet 1885[8] . Il faut remarquer que contrairement à la plupart des vaccinations, cette dernière fut effectuée après l'exposition au risque - ici, la morsure du jeune Joseph Meister par un chien enragé et non avant (le virus de la rage ne progressant que lentement dans le système nerveux).

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